Mi(s)ScellaneaCorine

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Cher Marc Bolan

 

"People stared at the make up on his face 

Laughed at his long black hair, his animal grace

(...)

and Lady Stardust sang his songs of darkness and dismay” DB

 

 

 

 

 

 

Cher Marc Bolan,

 

Pour la plupart des gens, le rock ou la pop sont des anecdotes. Ca s’écoute quand c’est le moment. Je n’ai pas de moment. Ma tête en est farcie et c'est tout sauf accessoire.

 

Ici, c’est de plus en plus difficile... Est-ce une illusion ? Un mélange de faits et de reconstructions idéales ? On dirait que plus le temps passe, plus je me rappelle. J’ai vu, de courtes années, suffisantes pour me souvenir. J’ai vu votre génération d’années supérieures qui inversaient le monde, celles qui disaient OUI aux rêves des enfants, des pré-adultes et ne fermait pas la porte aux autres quand ils lâchaient leurs brides.

 

 

Les années 70, ça sent comme le Polaroïd, les impers en plastique. Ca fait parler les grottes où l’on monte vers les dieux, la nature qui redonne la liberté.

Ca bruisse comme des cocottes en papier qui passent au-dessus des faucons, impertinentes aux cornets caquetant la langue du vent avant la tempête. Effrontées qu’aucune pluie n'absorbe, où l'encre, quand elle s'y cache, ne s'égoutte pas en larmes.

L'espièglerie crépite. Ça sonne comme le silence qui se couche dans un lit et les musiques qui se glissent, d’une Angleterre maquillée de ses couleurs de fêtes avec, dans son petit sac de Reine pop indiscutable, quelques substances.

 

Les seventies, ça éclate, ça exulte après la colère. 

Ca sent la crédulité qui se sépare de la foi, mais qui fraternise.

 

C’est beau comme une métamorphose. Les sons défont, secouent, brisent, intervertissent, construisent l'inconnu. 

Ca flashe, ça excite la vie qui embrasse qui veut, les continents qui se touchent et entrent dans la danse. Dans les bois et les rues. Ca respire l’insolence, l’amour, les transgressions, le déchaînement, ou la lascivité, dans un sourire.

Ca fait comme la "folie" sans la souffrance, comme l’impossible offert avant le vœu.

 

Quand je vois ces images d'archives actuellement disponibles sur la toile (car on est tous des araignées tisseuses, ou invitées), je me pose cette question : est-ce une chance de les avoir connues si vite, sans avoir pu participer, sans ces 20 ans que vous aviez ? J'ignore s'il est si rare de regretter de n'être pas né plus tôt. 

  

Un jour, j'ai lu votre nom. Durant longtemps, je me suis contentée de rencontrer votre voix par hasard et de lire vos courses et vos émois, entre compétiteurs du rock glamour étincelant. Je connaissais T-Rex que j'aimais bien, parfois beaucoup. 

 

 

J’écris vite parce que je vous écoute en même temps. Je sais que sur l’autre fenêtre de mon PC (personal computer. Bah, on va passer aussi là-dessus, ne gaspillez pas votre éternité), il y a votre visage enfariné qui fait mine d’être angélique. Je viens de vous voir dans ce "clip" bucolique avec votre look de chapelier qui pourrait attendre Alice. Je ne réfléchis pas (pour une fois !), je prends. Je vous ai regardé entre mes boucles et je vous découvre mieux, par-dessus ce qui est le plus facilement accessible de vous en 2017. 

 

Je me demande si on n'a pas le même shampooing.

 

Blague à part, en toute objectivité, je crois bien que vous êtes vraiment à l’origine du Glam Rock, mais peu importe. Vous auriez même pu rester le seul à le pousser jusqu’au bout quand votre ami et rival était passé à autre chose, de toute façon...  

 

Il y avait un futur.

Après, le sexe est resté, mais avec des pistolets. Une autre démarche. Vous étiez prêt aux transitions. Vous étiez là encore un peu. 

 

 

Le 16 septembre prochain, cela fera 40 ans que vous ne vous posez plus de question. A 29 ans, sans overdose. C’est con, les voitures, ça ne voit pas les arbres. C'est encore plus râlant quand on est passager. 

 

Je ne pense pas qu’en France on parlera de vous - malheureusement - mais je vous rassure, il vous reste des adeptes fidèles, en vrais puristes. Je ne m'étais pas encore attachée à vous et plus je vous écoute, plus j’aime votre guitare, votre frivolité créatrice, puissante. Il y a ce "théâtre" scénique qui ne me surprend pas.

J’aime le son, le rythme, la mélodie douce, aussi, inattendue, qui se dégage de votre univers. Evidemment, "Get it on" ne foisonne pas de trouvailles poétiques, mais c'est un must du "so sexy"! (j'ai toujours adoré). Vous n'avez pas oublié vos pères du rock'n roll, c'est parfaitement perceptible (!) sur quelques morceaux et apparitions scéniques. 

Tyrannosaure insolite de l'ère quaternaire, vous êtes le très estimable représentant de cette follement jolie, dérangeante, puissante et sensuelle préhistoire. 

 

Il se peut finalement que je sois, moi aussi, un fantôme, emmuré dans un passé qui se casse le nez au mur.

Si vous saviez. En 71, 72, 73 and so on, c’était "has been", d’être matérialiste ? C’était pour les "vieux", non ? Mouais, il me semblait. Elton John est devenu lord. Ne riez pas. Il a fait rentrer des devises ! Mais il n’a pas bossé pour ça. Il a plu, en grand nombre. C’est différent. "Bennie And the Jets", c’était déjà génial. Le talent ne l'a pas quitté. La gloire exige des rançons, mais donne quand même un profit. Ca, c'est "assez" normal. Je plaisante, c'est normal !

 

 

 

Aujourd’hui, la société, c'est souvent ça : quand le voisin Monsieur Schnock a une toto, il en faut une plus grosse. C’est marrant, ça, quand on a 5 ans ! Adulte, c’est juste ... L’argent n’est plus un hasard qui tombe bien, c’est LE but, assez collectivement envisagé. C'est différent... Pas spécialement sain, pas spécialement frais, ni libre. Money should be a train towards freedom and assistance, shoudn't it ?

Il y a aussi les dévoués qui sauvent encore l'individu, le monde. 

Je parle de l'ambiance la plus courante. Il y a aussi des gens sains, tout simplement. Sans quoi, je ne m'exprimerais pas, je ne vous écrirais pas non plus d'en bas, Cher Marc, je n'existerais pas dans un monde pourri, privé de toute humanité.  

 

C'est une époque qui, si on la considère dans ses traits dominants, cultive le "chacun pour soi", tout en le fustigeant à haute voix. Un moment du siècle peu tribal, plein de tatouages !  

Dites-moi que c'est drôle, tout ça.

 

Et je ne vous parle pas de la couche d'ozone.

 

 

On chante toujours "Imagine" de Lennon, mais on en oublie le fond après en avoir dit le dernier mot. Des religions, on en a. Elles sont parfois même obligées de s'excuser d'exister (il n'y pas trop de jaloux de ce côté-là). Zzzze brozerhood of man, c'est pas pour tout de suite. 

 

Mais non, je ne vous fiche pas le moral à plat, je vous raconte.  

 

 

Votre temps m’attriste et me console, et je m'y réfugie. Il est rare que ce qui est bénéfique soit exclusivement bon. L’important est que ce bénéfice existe ou ait existé. On en garde une part, au minimum, à moins d’être maso.  

 

J’ai fait partie de la « Bof génération » mais qui l'était, pour ce qui nous concernait, à 10, 11, 12, 13 ans. Boooooof.... Personne pour continuer le jeu. Le chômage cuisait à feu moyen. 

 

Le contexte n'explique pas tout. Vous, vous étiez de radieux cinglés. On ne peut même pas dire que la drogue ait disparu, vous savez. Il y en a d'autres et les vôtres sont restées. On en est toujours au Quaternaire, mais on a dû subir une conversion quelque part. On réagit pas pareil ! Il y a plein de feux rouges, la dopamine circule moins bien (enfin "on réagit pas", c'est vite dit. J'ai une réticence personnelle à ce niveau et, paradoxalement, y compris sur votre époque, je conserve un doute têtu. Je ne crois pas devoir vous envier les confusions dues au LSD. Il y a de l'égoïsme là-dedans, j'en conviens, mais j’apprécie assez d'être seule à l’intérieur de moi-même. Mon moi m’a confirmé qu’il n’y avait pas de place pour une autre. Si vous voulez, je nous ai fait un mot d'excuse. C'est bien, le seigle, je ne monterai pas sur mes ergots, les pavots, c'est mignon, mais pour ce qui relève des plantes, je vais me cantonner à l'Euphytose. Euphytose ? Ne cherchez pas, ne cherchez pas). 

 

Non, c'est vrai, les gens s'abattent facilement : « je suis vieux » et se laissent s'installer dans ce qualificatif comme on le fait dans un fauteuil trop mou, sans fatigue. Ils ont oublié que tout, un jour, avait été possible, quand l'espoir, écouté, était chevaleresque. L'optimisme aussi se lasse d'attendre qu'on lui prête une oreille, il cesse d'insister. 

Des "jeunes" alors pouvaient avoir 40 ans et bien plus, une barbe blanche, mais refaisaient le monde avec autant d’ardeur.

Tout n'était pourtant pas beau partout, mais ils l'ont fait. Y a-t-il jamais eu du "tout beau", tout facile, tout prêt ?! C'est dur - pour ceux qui essaient d'y croire, éparpillés - de suivre tout seul ! 

 

 

Qui peut me reprocher cette nostalgie. La beauté se répand et enfante, et laisse autant de traces que les guerres.

Elle est passée et je l’ai vue.

 

 

 

Je ne sais pas pourquoi j’ai pensé à vous ces derniers temps. Je n'ai pas lu de presse spécialisée. Vous vous êtes imposé à mon souvenir.. 

 

Cher Marc Bolan, je souffle sur les pissenlits. Vous avez laissé des racines vivantes, mais les vrais jeunes du rock sont dans les tombeaux. La démagogie, je ne connais pas. La musique ressemble à la mode : elle reprend et brode. N'est-ce pas ainsi que le glam s'est éteint, d'ailleurs ? Par des copies ? A la longue, le glitter/glam rock originel serait peut-être devenu ridicule, mais qui ne l'est pas ? Ce genre d'erreur par conviction aurait été un péché Clin d'œil sympathique. Les rêves, les lubies éloquentes, je crois que c'est ça qui fait défaut. C'est avec eux que l'on va plus loin. 

 

 

Je vous embrasse sur les deux joues, avant que sonne l’heure de cet anniversaire. Ce serait de mauvais goût. Merci d'être passé quelques années. 

 

Je mets quelques liens vers vous. Vous êtes extraordinairement vivant. 

 

                                                 

                                                                  Corine 

 

 

 

 Pas des moins connus, si agréables :

 
 Et Ringo Starr, quand même l 

 

 


Encore meilleur peut-être (+ une inclusion de "get it on") Et Ringo Starr, quand même ! Lol !

Très bon mix (mais éviter de regarder le lord à fausse moustache manger ... !)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une petite place pour le copain Elton ? Allez ! 

 


 

 

 



07/09/2017
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