Mi(s)ScellaneaCorine

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Fanny

Rien ce cette page ne révèle de faits qui n'aient été ouvertement abordés, travaillés, publiés par l'intéressée. J'y mets juste mon point de vue. 

 

 

 

 

Ce que je me permets de penser de la condition de certains artistes.

Il n'y a pas de statistique, c'est impossible et ça ne convient pas à la démarche artistique. 

Ont-ils le malheur de prononcer le mot "aide" qu'ils sont catégorisés, sans en savoir plus, ni chercher à le faire.

Tenter, affronter la difficulté, persister malgré les menaces de perdition. Il faut du courage pour sortir de la troupe.

Socialement, il est devenu si classique qu'un dialogue arrive à saturation au-delà de quelques mots, à propos de tout, entre tous. Les oreilles ont déjà classé l'affaire, les épaules se tournent.

Il faut continuer, forer en soi. 

L'aide n'est pas un palace. S'il est un principe princier, la solidarité y ressemble davantage. L'art peut sonner les cloches de l'insanité d'un monde qui n'écoute pas.

L'art est hygiénique.

 

 

 

2015. Une seule bonne surprise : Fanny.

Fanny est la seule personne que j'ai connue par un lien virtuel avant de la rencontrer, en chair, en os et en vibrations vivantes. Elle garde la foutue manie de m'émouvoir et de me faire sourire, le cœur branché sur ce que ce je vois. Tout le monde ne m'émeut pas à ce point  !

 

En 2015, j'ai écrit ce texte. On se connaissait depuis peu. Presque choquée, elle m'a dit ne pas être morte, que c'était un hommage.

J'ai été surprise par ce qui semblait lui faire peur : « c'est trop, pour moi » m'avait-elle dit.

??  Trop ? 

Si j'ai rendu des "hommages", je porte peu de foi à encourager les défunts. Je n'avais pas vraiment compris. C'était une page sans prétention, qui relevait du domaine de l'observation et de l'estime, d'une affection débutante. 

Cela ne nous a pas fâchées, on a parlé d'autre chose. 

2 ans plus tard, j'ai reçu un texto qui ne pouvait que me faire plaisir. Elle avait relu, compris et l'avait intégré à l'un de ses nouveaux espaces. 

 

On s'étaient connues vite, on avait partagé aussi rapidement, avec confiance.

J'ai raté quelques rendez-vous avec elle, mais je ne l'oublie jamais. On est juste un peu loin. On se tient au courant, on se reconnecte, on ne sait jamais quand, on ne se le demande pas. 

 

 

 

 

 

 

"L'hommage" (!!! Un peu retouché aujourd'hui) : 

 

 

 

Elle doute souvent comme tous ceux qui sentent, cherchent à voir et à comprendre. Doute, mais sait désormais mieux s'écouter, se laisser faire.
Elle s'exige. Ont-ils raison de m'aimer, se retrouve-t-on dans un regard qui aime, ou un regard qui juge ? Où se connaît-on le mieux ? Qui va me dire ? Je ne sais pas... Ai-je assez donné ?
Il y a ces temps noirs, ces humeurs pourpres, ou ses soleils fauves qui pulvérisent l'ennui. 
Se rend-elle compte que son scepticisme est trop fort ? Que rien ne se compare vraiment ? Qu'y a-t-il de plus honnête, de plus respirable dans ce monde panurgique, que la sincérité et la singularité ? Continuer à écouter, à capter, re-filtrer. Créer, sa propre influence. Elle continue. 

Elle embrasse des formes, des supports. Tout est bon pour raconter les hommes, la vie. Tellement plus vivante que tant d'autres gens qui vivent dans leurs standards et jugent, en se faisant juste un peu peur, de temps en temps. 

Fanny de R. Elle parle de noblesse avec ironie. Elle est drôle quand elle raconte avoir chanté à plein poumons. Avant le traumatisme de l'enfance que fut celui d'apprendre de quoi il s'agissait, de ce que les déchaînements peuvent faire d'hommes cannibales de leur histoire. Sans regarder, sans connaître, on tranche, on décapite. Il n'y a pas que les révolutions qui arrachent ou essaient de tuer. Les siècles changent plus ou moins de fureurs. 

Il n'y a pas besoin de particule. L'instinct meurtrier tue souvent ce qui dépasse ; il est souvent invisible.  

La noblesse, c'est avant tout cette simplicité. Dans son humilité et aussi son humour : "chercheur en art multi-fonctions".

Chacun doit se souvenir du jour où il a fait sa connaissance. 

"Chercheuse en art, multifonctions". C’est détonnant ! On ne s'y attend pas ! Une gosse adulte qui se permet de rêver toujours, se fout des limites pour prendre le monde pour l'explorer. L'esprit, sa sensibilité sont des télescopes. Interrogative, elle maîtrise néanmoins ses moyens, pousse plus loin. 

Elle sait ce qu'il faut. Mais doute. 

 

Ses yeux grand ouverts absorbent sans rien dérober. 

Elle parle sans mots sur des formes plates, sur la virginité de la toile qui attend ses mains pour rire, crier, dire, dénoncer, jouer. Elle façonne. Passant de l'abstrait (on pourrait même dire ésotérique) à des formes aimables que chacun peut comprendre sans chercher à décoder. On peut s'y trouver, on peut s'y heurter. Une peinture peut tout dire. Elle parle à sa façon. Une artiste, un passeur d'émotions, de questions et de réponses qu'elle nous montre, aussi fortes qu'elle, sans que cette certitude passe en elle. Doute, confiance, confiance, doute. 

 

Existentielle. Elle a enfilé ces particules une par une pour faire un viaduc entre nous et elle, elle et ses questions théologiques aussi. Soi, où, qui, Qui, pourquoi, et ? Nous savons nous aussi que nous n'avons pas la réponse. Il s'agit, nous aussi, de rester humbles. Les origines ne sont pas prêtes à nous parler de motifs, pourquoi le chaos, ni si même nous venons de là.

 

 

 

Elle se demande si elle est bien là où elle devrait. Elle se demande parfois encore trop. 

Mais le monde est prêt à se laisser caresser, ausculter, secouer et à parler de secrets quand il voit des yeux qui parlent son langage : la rosée et l'orage, sans avoir de projets, que se laisser aller, que répondre à un jour par un autre jour en y mettant ses formes.

Elle prend, respire, souffle, se pose après l'enthousiasme, les colères. Ca n'est pas qu'il faille, ça n'est pas qu'elle veuille, mais il y a des explosions avant la paix. Elle rejoint le grand fond, remonte. 

Elle ne s'endort pas et nous pousserait à faire de même. Elle est jeune, mais a vécu déjà des vies. Elle est loin d'avoir vécu toutes celles qu’elle doit encore traverser, pour les garnir et se remplir encore. Elle parle de ses rides que personne n'aurait vu si elle ne les avait soulignées. Il n'y a que celles du souci, ces deux plis qu'elle fronce quand son visage ne s'illumine pas.

Elle a, bien sûr, ses paradoxes que l'on suit parfois mal.

Son âme est une âme enfant et une âme mature sans avoir le vilain défaut de l'aigreur.

Elle fait rire, comme elle fait pleurer. Elle pleure et rit. 

 

Je pourrais dire d’autres choses comme parler de sa voix. Il est étonnant de la rencontrer. Ce sourire accueillant, brillant, qui vous fait ressentir que tout peut être si simple. 

Elle brise bien des tabous, mais garde une légère timidité, touchante. 

J'entends encore son calme, mais me rappelle ses cordes qui savent, dans "Macédoines" (plusieurs titres) dire les instants de douleurs et y replonger, pour se faire, si méticuleusement que l'on se demande comment elle tient si droit. Elle ne craint pas de raconter, sait mettre notre doigt sur ses plaies. Elle vous attire sans forcer dans son histoire. L'empathie.... Elle sait y amener. Elle fait hurler à voix fermée et larmes brûlantes de l'écouter, ou de la lire. L'enfermement et ceux qui se penchaient sur elle, avec des noms de molécules toutes prêtes à se fourrer dans sa bouche. Et pourtant, il le fallait. Il faut un secours aux idées ingérables, un espace, des niveaux de circulation, un rythme. Réguler. Il n'y aurait pas eu de suite intelligible, ni tenable. 

 

Ce qu'il y a de plus renversant, c'est que son contact apaise. 

 

« Messagère d'autrefois messagère de demain, va vérifier à présent si j'y suis »

 

Elle renaît. Elle embrasse la vie et ose passer dans ses couloirs étroits. Fanny, si on la dessinait, serait multiforme, sans que des angles ne la coupe. 

 

Elle entre dans une maison habitée de fantômes qu'elle délivre de leur silence, comme elle accouche de sa vie. Personne ne sait, nous mourrons avec des acquis et des incertitudes. Mais en attendant, nous vivons.

Elle ne doit rien à personne, mais le sait-elle maintenant ? Juste s'écouter et continuer. 

 


 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ps juillet 2018 : merci, Fanny. Un peu plus tôt, et toi qui te disais si « petite » selon les vagues et les pôles, tu m'aurais donné l'oxygène nécessaire pour être moi-même à l'époque respirable, moi devenue un temps si peu respirante, pas si loin d'un autre genre de "folie". Toi qui m'a estimée si pleine de bon sens, mais « mystérieuse, quand même, j'aime bien » ! L'oxygène, je l'ai reçu et je l'ai pris. Ce que tu m'as apporté, je crois que tu ne le sais pas. Récemment, tu m'as parlé de ce que je signifie. Si cela m'a étonnée, touchée, toujours est-il que l'un n'irait pas sans l'autre. Quelle est la richesse de ceux qui reçoivent sans donner ? 

 

 

 

Je n'en ai même pas dit assez. 

Il y a quelque mois, je t'ai demandé la permission, je t'ai posé des questions. Sûre ? Sûre. Tu m'as laissé carte blanche, toute liberté. Je ne sais pas si je te dirai que je l'ai fait, que j'ai parlé de toi, parce que c'est pareil, que tu sais déjà tout cela. 

Pour plus actuel sur tes essors, je te laisse faire par ce que je mets en lien ci-dessous. Je crois que celle qui parle le mieux de toi, c'est bien toi, même sans mots. 

Si je ne savais d'avance que tu me rétorquerais qu'il ne s'agit pas d'instrument, je te qualifierais de drôle de femme-orchestre. "Multi-fonctions" !

La vie s'est ouverte par tes chorégraphies, par les longueurs d'ondes de toutes tes couleurs, par ... 

 

 

Vivante super + Sourire

 

 

BE PROUD ! Belle collaboration. J'adore. 

 

 

 

                                                          Corine 

 

 

Youtube n'est pas toujours le lien qui amène de l'écoute, quoiqu'on en pense.  Ca dépend tant de ce que l'on cherche ! 

J'aime beaucoup ce lien qu'avant de voir "Ixina Aeternis", j'aurais choisi. Même si je préfère l'évolution d'Ixina. 

 


 

"Polaire", 2004. Si mon avis compte – dit-elle - rien à faire, en revanche, pour faire aboutir ma conviction d'un don qu'elle possède et gagnerait à utiliser pour peindre des émotions également au travers de rôles (du théâtre en amateur, peu importe). Peut-être suis-je dans l'erreur, que la force ne vient que de l'authenticité, qu'il n'y pas de jeu possible. Ca n'est pas si important, mais ça me paraissait juste encore évident sur cette lecture de visage, à livre ouvert.

 

J'y réfléchis, là maintenant : un rôle n'est pas toujours, c'est vrai, une libération. Alors tant pis, en effet. 

 

 

 

 

 

 

 

Bienvenue aux commentaires, bien sûr ! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



06/07/2018
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