Mi(s)ScellaneaCorine

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May God welcome the Queen

« London Bridge is down  »

Un triste code, très évocateur de ce qu'était The Queen Elisabeth.

 

 

 

 

 

 De Churchill Rigolant aux BeatlesBisou, de la guerre au covid et aux combats de l'Est pour finir. Ce ne sont que 4 points.

      Je me fais la réflexion que cela fait maintenant quelques années que je me dis « non mais quelle année ! » (je ne peux pas citer une raison ou une autre, il y en a trop). Elisabeth II, un départ non prématuré, mais trop soudain, comme le fut son arrivée au pouvoir. Il y a quelques jours, elle tenait, amaigrie, encore la barre. Décédée confortablement. C'est peu communément exprimé ainsi.

Je fais partie de ceux qui n'imaginent pas la Grande-Bretagne sans elle. Quelle que soit la sympathie et l'estime que j'aie pour son successeur. Je crois pourtant qu'il fera au mieux.

 

Un règne sans s'expliquer, ni se plaindre m'a toujours paru énigmatique et cauchemardesque. Mais il y avait l'homme de cœur, l'homme de caractère, celui qu'elle adorait, si visiblement, au temps des cheveux bruns, puis des blancs.

Soixante-dix ans, Elisabeth a tenu bon, ainsi que la parole qu'elle a donnée de sa jeune voix claire à 21 ans. Quatre ans seulement de tranquillité, en tant que jeune mariée presque normale. Quel tempérament faut-il avoir pour faire et refaire, redire les mêmes mots, vivre des temps qui ne vous ressemblent pas, s'y adapter, désapprouver certaines attitudes, caprices, ou opinions, sans montrer que l'on serre les dents, mais sans concevoir de doute sur ce pour quoi l'on est faite. Elle dut plus d'une fois repenser à sa sœur Margaret, à ce qui ne se tolérait pas et qui changeait une vie.

Elle n'en ignorait pas pour autant que « rien ne reste inchangé très longtemps.»  Pas totalement inchangé.

 

 

« A job for life ». Contrainte à une neutralité affichée, au silence politique, elle savait faire passer les messages comptant parmi les plus importants et conservait un pouvoir immanent, respectable descendante de sa trisaïeule Victoria dont elle dépassa le record de 63 ans sur un trône. Les changements furent plus houleux sur le terme. Le Commonwealth démantelé ne fut pas des moindres. Restaient 15 pays et l'écoute du monde.

Malgré ses principes auxquels elle était aussi fidèle qu'à son époux, elle laissa paraître son émotion lors de l'annus horribilis, selon ses propres mots, que fut 1992. N'y aurait-il pas eu de reportages, je m'en serais souvenu comme si c'était hier.

 

 

Dans un long discours, son fils Charles lui a rendu le plus bel hommage posthume. Pauvre Charles qui avait probablement dû s'habituer à remplir ses obligations et à rester lui aussi quelques pas en arrière, à une jolie place d'ambassadeur, actif et plein de convictions. Charles que voici Charles III et qui nomme déjà son fils aîné Prince de Galles.

 

 

 

Jusqu'à l'année dernière, je misais sur l'héritage de la résistance physique de sa mère (décédée à 101 ans), mais en la voyant sous ses voiles de deuil en avril 2021, je me suis demandé comment l'on pouvait supporter une solitude immense après 74 ans d'amour partagé (et même davantage, puisqu'elle en tomba amoureuse à l'âge de 13 ans). Une affection et un respect si répandus sur la planète (l'unanimité, je crois, n'existe pas), le soutien des plus proches seraient-ils d'un réconfort suffisant ? Comparable ? Cette femme qui avait la force d'un roc, avec charme et sourire, cette reine de grand humour (on est anglais ou on ne l'est pas !) quand elle avait la place d'en faire usage, a tenu un peu plus d'un an de service avant de fermer les yeux sur son devoir. Des déceptions affligeantes et un pitoyable virus n'avaient certainement rien arrangé.

Un autre contraste, la trentaine de personnes, en raison du contexte sanitaire, qui étaient présentes pour la dernière cérémonie de Philip (ce dont il ne se serait certainement pas offusqué), mais une chance, au moins, dans ce brutal décès de 2022 d'Elisabeth, la famille peut serrer les mains de quiconque et les représentants du monde entier seront là pour saluer la dernière Dame.

 

 

 

 

Le Prince Philip qui ne baissait jamais les yeux (et on le dit peu, descendant parallèle dans l'arbre victorien), retrouve Lilibet. Le seul devant lequel elle avait assoupli, dans la mesure du possible, quelques rigidités du protocole. Elle savait tout ce à quoi il avait dû dire adieu. 

« Constitutionnellement, je n'existe pas » avait-il dit. La Constitution est une injuste snobinarde.  

 

 

 

 

Who else knew her ?

Aux autres, elle parlait, lui la connaissait. Encore une sorte de gag dont, cette fois, il n'est pas responsable. Le cercueil du Prince sortira de sa crypte et reposera dans la tombe qui l'attendait, le temps que son épouse le rejoigne (c'est spécial).

Les jolis amoureux en ont fini avec l'âge et les 2 pas en arrière de Philip. Les inséparables sont faits pour le rester, 2 pas ensemble dans ce même temps abstrait pour l'éternité que eux ne comptent déjà plus. Il peut enfin lui ouvrir la porte.

 

God saves then blesses and protects (I wish).

 

 

 

 

La vidéo que j'avais initialement mise, de "la Reine par elle-même", a été bloquée (il faudrait peut-être réfléchir avant de diffuser au public Incertain et moi j'aime bien quand les gens parlent d'eux-mêmes, ça évite d'entendre des bêtises). Je n'aurais pas choisi le lien ci-dessous, mais il a le mérite de réunir le plus de répliques humoristiques de sa part que j'aie pu voir jusqu'ici (je n'hésiterai pas à le changer).  Voici donc Elisabeth II en plein humour :


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Et n'avait-elle pas bon goût ? Clin d'œil

 

 En très bon français sur des sujets primordiaux, si conscient.

J'aime bien Elkabbach, mais je me demande s'il ne posait les questions qu'en son nom ou en celui des idiots qu'il imaginait que nous étions.

Un léger malaise pour répondre aux questions à la place de la reine est perceptible. A l'anglaise. Cut !

Quant aux dernières questions, quand la réponse, aussi claire soit-elle, ne nous convient pas, ne la repose-t-on pas ?

Le Prince Philip qui a dû prendre les Français pour des lourdauds ^_^, a fini par exprimer ce qu'il sentait qu'il fallait lâcher pour dénouer les écheveaux de l'interview : « peut-être » (il avait déjà répondu).

Peut-être. J'aimerais croire à cette probabilité. Il peut être dangereux de trop rassurer. Il a fait ce qu'il a pu. C'était en 1991.

 

 

 

 

 

 

 

             
            
 
         Elisabeth II-1 retouche.jpg                     *Elisabeth II-2 retouche.jpg

 

                                                                                                    

 



10/09/2022
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