Mi(s)ScellaneaCorine

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La nuit parlait

 

 

 

 

 

La Nuit parlait déjà, de ses mots en désordre, comme une enfant qui réapprend, sans jamais en finir.
Que faire d'une suite, que faire de se souvenir ? 
« ils nom l'incohérence un est inventeront que ». C'est tout ce qu'Elle tirait d'Elle, comme une prémonition que l'on ne comprend pas.  

 

 

 

Le chaos et sa violence ont décollé les papiers des murs des néants. Leur semence a fait l'Ensemble, l'éclat, le plein dans ces vides.
La Nuit a ouvert ses yeux d'ébène, a regardé, a oublié.
La planète saphir s'est mise à grouiller, à parler, à clamer, à crier, à hurler, à dépouiller les densités.

 

 

 

Un jour qui la brûlait comme chaque fois qu'Elle avait la folie du courage de toucher cet inaccessible, Elle a vu du sang, elle a vu la terre. La lumière trop blanche lui montrait les fantômes dont la carte s'élargissait sur la planète saphir. 

Elle a refermé ses yeux de satin noir. Les mots, ordonnés, se sont échappés de la chambre aveugle de sa mémoire : « l'incohérence est un mot qu'ils inventeront ». Un mot pour un monde à l'image du mot. 

 

 

 

Elle est restée ce qu'elle était depuis l'ordre des temps envahissants, avant la percée de la lumière. 

La Nuit berce, mais n'ouvre plus les yeux. 

 

 
                                                                 Corine Caporlan





30/06/2018
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