Mi(s)ScellaneaCorine

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Le caramel mou

Ben mince ! J'avais un sujet tout prêt, tout mijoté sur Arielle Dombasle.  

En le relisant, je ne le trouve pas drôle (pourtant bien loin de toute antipathie !) 

Qu'est-ce que je vais dire, moi, là maintenant, sans La Dombasle ? C'est à se casser les dents sur le sujet. 

Les dents ! Je sais ! Le caramel mou. 

 

 

C'est chiant, les caramels mous. Les mous très mous. On accepte parce que la mémoire a ses faiblesses sous la puissance de l’instinct. On regrette quand il est déjà trop tard. Le coupable est tranché, décapité par 28 dents. On tâte... Si, 28 en gros.

 

 

On se bafferait. Il ne vaut pas le coup. Sirupeux et puant le colorant. Les papilles et le nez s’insurgent jusqu’au cerveau, lequel blasé des bêtises commises par 5 sens cédant à leurs concupiscences, dédaigne de répondre. Il a envoyé l'info, ça n'est pas un agent de bureau des plaintes. Après la faute, la défaite, il faut savoir assumer. Les sens ont du mal à assimiler la réflexion. C'est leur problème. 

 

 

Toute émission orale est coupé. Game is over ! Le caramel est asocial et vous soumet à sa misanthropie. Il faut attendre la fonte avant de relaxer les mâchoires. Pas de détachement brusque.

On aimerait bien le garder, notre sourire et ses 28 sujets résidant sous un palais. Bien enracinés, mais qui sait, même les arbres solides abdiquent sous les forces de la nature.

 

 

 

En bout de table, le monsieur chenu n’est pas fou, sa tête a catégoriquement tourné de gauche à droite. Aimable, mais sans réplique possible, il allègue les aléas de son dentier, les humeurs de son dentiste, la moue de sa femme qui en a sa claque de confectionner des bouillies.

 

 

Vous manquez sourire mais vous retenez, des fois que le bonbon mollement gluant glisserait vers l'émail, juste devant.

Ah bah, on n’est pas si malheureux. La prothèse, ça n’est pas pour demain.

 

 

Puisqu'on est là, autant se tenir... La conversation bat son plein ; on joue des sourcils et des yeux que l'on plisse, on surjoue l'expression pour ne pas sembler coincé du bulbe, pour que nos silences ne pincent pas les vexations. Conserver un état avenant. On rentre des joues, la langue réévalue. Décidément, il ne faudra plus céder. Ca, c'est comme se priver de tomber amoureux. La raison fonctionne quand les pieds se blessent sur les pots cassés et que le sang coule entre les fissures. Des promesses de Gascon ! Que faire contre le plaisir. Rien, heureusement. Reste que ce mollasson mielleux fut une tentation désillusionnante qui a la vie longue, dans son parfum diabétique.

 

 

Une sucrerie, ou une pâtisserie enfournée n'ont pas le charme et le mystère d'une cigarette. Néanmoins, les autres vous regardent, impressionnés par vos yeux encastrés au plafond. Tandis que vous attendez la délivrance, ils se méprennent sur l'intello qu'ils voient en vous, perchée sur la crème de vos lectures. Ils imaginent aimablement. Et mal. Très mal. 

 

Attt... attention la fausse route. 

Votre rire sort de votre gorge : l’agonie du coupable est proche. Le sucre râpe un peu. Le palais se mare, le pancréas recompte le glucose et fait passer la facture au cerveau en burn out, en maugréant qu'il faut tout lui prémâcher. Le pancréas n'a jamais eu très bon caractère et pense à fonder un syndicat. Les cuisses se rétractent de trac dans le pantalon serré. La parole se fond enfin, moins sucrée mais vivante, dans celle des autres.

 

 

 

 

La poche a disparu. Le pull du gosse gonfle un peu devant sur 24 caramels. Il ne sait pas pourquoi, mais il a vu dans votre regard que vous ne chercherez pas à le rattraper. 

 

 

                                                                      Corine

 

 

 

 



07/10/2017
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