Mi(s)ScellaneaCorine

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Le "Fou" et le Psy : le champ de tous les possibles

Une petite mention spéciale que j'espère superflue avant de rire, car je n'aime pas les quiproquos : le respect que j'ai pour les patients et les thérapeutes n'est aucunement à mettre en doute. Ecrire sur ce sujet ne montre-t-il pas que l'on n'y est "pas tout à fait" étranger ? Encore un thème que je n'aborderai que TRES peu, mais sur un ton fantaisiste. On est sur un blog où un honnête second degré est une priorité !

 

 

 

 

 

Les enfants, ouvrez votre livre au chapitre suivant.

Lettre P. "Psy". C'est une abréviation pour des champs différents.

Ce premier contact pédagogique consistera en une approche économe et rationnelle.

Si vous souhaitez poursuivre sur cette voie, je ne pourrai rien de mieux, ni de plus que remettre en ligne un document déjà livré sur mon ex-blog Cocopasserelle : "Jésus et les psys". Il y a des recoupements qui s'imposent. 

Je sors des italiques. Un peu de sérieux.

 

 

Faisons fi de la sympathie que cette profession et ses spécialistes peuvent inspirer pour nous installer dans une neutralité bienveillante.

Les rudiments :

Les psys sont les docteurs de nos désordres. Le psy comprend et parle plusieurs langues. La plus couramment pratiquée sur les divans de par l'Occident est celle du névrosé. Et il y en a de tous poils. Quelle que soit la généalogie de sa névrose, le sujet porteur est conscient, connecté. Les symptômes se divisent en groupes et de groupes en subdivisions.

Conseil personnel engagé, à mémoriser pour celui qui se culpabilise de l'être, deux phrases, de grands hommes :

- celle, vulgarisée, de Freud « nous sommes tous névrosés ».

- celle de Louis Jouvet : « Un biieeen pooooortant est un malade qui s'ignore » (« Knock » de Jules Romains)

On déculpabilise sur ce point.

Les bipolaires, c'est pareil. On a tous quelque chose en nous de bipolaire. Nos vies sont bipolaires (rappel : ceci est un texte à 0,01 % de matières académiques. C'est plus léger).

Mais on ne va pas faire de listes. Mieux vaut ne pas ouvrir un bouquin de psycho si on ne veut pas se croire atteint de tout ce qu'il y à traiter !!! Libre à vous. Moi non, sans façon, j'ouvre pas. J'ai juste écorné la page 8, la 9, la 142... 

 

 

S'il a de costauds diplômes, le psy n'en est pas moins pourvu d'une grande imagination (oups, j'ai oublié la catégorie psychiatre. Et je vais continuerClin d'œil. Il ne s'en trouvera pas plus mal et moi non plus).

Le psy est ordonné. Il passe beaucoup de temps à écouter l'expression des remue-méninges de la psyché qui domine en nous dont on ne sait plus trop quoi faire. La psyché parle beaucoup.

Mais le psy a plein de cartons.

Comme vous êtes observateurs, vous venez de remarquer que nous sommes en présence d'un lapsus : « remue-méninges ». Je l'aime bien et cela prouve que vous suivez. Merci.

 

Pour nos amis paranos anglophiles et dyslexiques - qui ont aussi besoin de cartons, les psychologues ne sont jamais loin de l’espion : a spy...

Ainsi, tout psy raisonnable, afin de parer à tout danger et avant de s'installer comme réparateur des âmes meurtries, s’astreint à la boxe anglaise ou française(1). Le psy n’est pas paranoiaque. Il est prévoyant.

Malgré l'extraordinaire popularisation dont les termes "psy" et les "psys" eux-mêmes font l'objet, il demeure de nombreuses zones hermétiques pour les non pratiquants.

Il y a les pour, il y a ceux qui aimeraient s'avouer que (« ce serait pas mal d'y aller », mais qui « ben non ») et ceux qui les craignent. Le psy est sujet d'admiration et de peur. Il ne s'en étonne plus.

 

Il n'en reste pas moins que pour pas mal de gens, le psy est encore un mec/dame bizarre qui soigne les fous(2). Mais bien sûr, pardi ! (je me permets de signaler que les patients de psychiatres n'ont pas à souffrir non plus de cet amalgame). 

 

On va jouer. Entendons-nous bien : il s'agit pour nous tous d'un rôle de composition.Innocent

Mettons-nous voir dans la peau d'un névrosé lambda. On ne va pas chercher compliqué et c'est juste histoire de choisir.

Je disais donc, « bien sûr pardi ». Eh puis, comme on est totalement inconscient et dangereux pour soi et autrui, on y va de notre propre chef - d’accusation ?! Très certainement. On arrive au cabinet un jour de rendez-vous, on tyrannise la sonnette pour bien marquer qu’on est dans la catégorie qui en a besoin, du thérapeute avec sa pompe à huile pour idées rouillées. Mais le névrosé est très fort pour en fabriquer de nouvelles. C'est un don. 

Quand le soignant ouvre, on lui articule à la face : « je suis fououou » et alors, alors il nous prend.

Il faut montrer patte blanche (c'est comme en boîte). 

 

Quand on est un peu plus avancé dans notre diplôme de fou et ce, 365 jours de vie par an, on est proche de l’art. On lui donne d’emblée la note du son de sa sonnette, juste après notre présentation. Il est un peu étonné, mais il voit qu’on est mélomane, quand on l’est. C’est ce qu’on appelle le discernement. Le psy est courageux, parce qu’il n’a même pas peur de nous.

Au contraire, il a bon cœur. Il a appris les calamités nosocomiales il y a quelques années et il a toujours peur qu’on s’attrape de la maladie des conjonctives chez lui d’un patient à l’autre. Il a toujours des kleenex pas loin.

Lui, il n'en a pas. C'est normal, on fait pas tant d’études pour tomber malade comme ça. Mais c'est surtout qu'il a les cartons. Le psy se met en arrière et recule de quelques centimètres de son empathie pour ne pas pleurer dans les cartons. Sinon c'est gentil, ça touche, mais ça gondole et on a un peu plus de mal à ranger. Imaginatif, empathique, diplômé, c'est une personne pratique aussi. Et patiente. 

 

Sur son coussin, le "moi" (voir dico névroses & co) passe par des états de consciences avant de monter plus haut. Des fois, il freine. Mais c'est jamais exprès, sinon il serais, euh sinon, il serait pas là.

Des fois, ça se fait au sec. Parfois, les gargouilles de l’âme déversent leurs fontaines par les deux œils, lavent les maux dont la bouche est 1) l’otage 2) le seuil d’un langage blessé,  3) le moyen. On l'a fort justement dit « les mots sur les maux ». Et là, c'est pas pour rire, c'est vrai.

 

 

Dingues, qu’on est. D’ailleurs, la preuve, à la première entrevue, il ne nous claque jamais la porte au nez pour nous dire « dehooors !» comme si on lui faisait perdre son temps. Ca prouve bien qu’on est fou.

 

 

 

Conclusion :

nous "admettons" qu'il y a bien deux mondes : les sans problèmes et les autres. 

Toutefois, pour finir en beauté, appuyons-nous confortablement sur l'épaule d'une anecdote symbolique. Tout ressemblance avec des personnages réels ou ayant existé serait purement fortuite.

On peut imaginer un psy résident, colocataire de voisins courroucés. Car le fou aussi est craint.

Courroucés, car ils n'ont rien à voir avec l'affaire.  

Un exemple parmi les innocents : une bonne dame. Tous les matins, elle se mire dans son miroir sans manifestation de sa psyché (le rédacteur de blog névrosé peut faire des jeux de mots foireux aussiClin d'œil).

Il n'est pas voyant, ce tic. Elle repose son peigne. Les cauchemars ont changé depuis le millepertuis. Ce sont de vieux ennemis boiteux qu'elle fréquente depuis des années. Des plantes, c'est tout. Elle, elle est rationnelle. Elle, son nombril, elle ne le regarde pas, c'est une mode, tout ça. Dès qu'elle a vu la plaque, elle a fait une urticaire. Première association d'idées et de principe. Un(e) spécimen disciple de cet obsédé d'Oedipe sur la façade de SON immeuble. On ne sait plus qui croiser, ou éviter. Non éviter, il n'en est pas question.  

Il n'y a qu'à pister les toqueurs toqués. Ils passent beaucoup trop. Le pire, c'est qu'ils ressemblent à tout le monde. Pas d'entonnoir, tous des planqués qui ne respectent pas les portes. On ne les entend même pas toquer. L'entrée est à tout le monde et à n'importe qui. Horreur.

 

Action.

Elle a pris des pilules pour la gorge, aux plantes, deux gargarismes au miel et au citron, puis a pris ses clés, a fermé, est sortie, s'est installée à une table, au milieu des gens, les yeux fixés sur les appartements, en plein jour. S'il faut veiller, elle veillera. Entre deux jus de pommes et de mangues, elle a guetté. Tout vient à point à qui sait attendre. Presque 17 h 34. Elle en a reconnu un et a su qu'elle le chopperait, un de "ceux-là" qui repartait et avait l'air de penser, les yeux baissés sur des pavés qui n'ont rien à dire (ça prouve bien que ... ), laissant le hall ouvert à tous les vents. Elle a hurlé, depuis le café, à sa table : « la pooooooorte! », puis a souri, satisfaite du sursaut provoqué chez le "dérangé". Elle a pris à témoin : « je vous y prends !». 

Elle serait drôle, sans le savoir. Si c'était vrai.

Mens sana in corpore sano. C'est clair. 

 

 

 

 

 

C'était notre leçon du jour et maintenant, l'heure de choisir vos jeux.    

 

 

 

                                                 Corine

 

 

 

 

(1) inventé bien sûr, mais pourquoi pas ? 

 

(2) confusion malséante que l'on retrouve dénoncée dans les pages du parallèle judéo-freudien précité, à suivre.

 

 

 



06/06/2018
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