Mi(s)ScellaneaCorine

Mi(s)ScellaneaCorine

Pré-lyrique

 

 

 

 

Ca n'est pas que je sache quoi vous raconter, mais je n'ai pas envie de laisser ce blog bâiller.

 

 

Il y a quelques années, j'écrivais beaucoup plus longuement, des pages, parfois par incapacité de choix. Je ne savais pas tailler. Je ne regrette de ces années-là que de ne pas avoir su poser une histoire achevée pour la relire ensuite et prendre le temps de soigner trois chers personnages. 

Peut-être savais-je que j'avais un penchant pour le lyrisme. Je ne m'en souviens plus. Toujours est-il qu'on me l'a dit.  

 

 

 

L'écriture vient-elle de la lecture ? Elle devrait. Je lisais peu - alors que j'ai toujours aimé. Je lis davantage, mais toujours pas assez à mon goût.

 

Des goûts et des odeurs. 

Si mon avis ne change pas, je ne suis pas moins capable de laisser un lustre passer avant de reprendre un auteur dont j'avais commencé à dévorer l'œuvre. Il y a tant à voir.... Je sais bien que je serai toujours lacunaire ! Mon premier grand amour de lecture fut Pagnol, n'en déplaise à ce malotru de Proust (pas Marcel, l'autre). J'ai tout de suite adoré Pagnol pour la chanson de son verbe, sa langue, sa poésie. J'ai profondément aimé l'odeur de ses satires, de ses drames, celle de ses collines. 

 

 

Lire demande, plus que du temps, une organisation. 

 

A l'instar de Proust (pas Gaspard, l'autre) longtemps, je me suis couchée. Vous aussi ? Voyez, on ne peut rien me cacher.

 

Mais tard.

 

Proust avait le talent de l'organisation de lire, mais aussi celui d'écrire. Il faut du culot pour avoir autant de chance. Proust était Proust. Il se trouve qu'il n'y a qu'un. Ca s'est vérifié. Et qu'il se couchait de bonne heure. On n'a pas été voir. 

IncertainMais il n'avait pas le choix ! Plusieurs expériences furent sans appel. Euphorique fêtard, Marcel fut longtemps un couche-tard. Les fêtes excitent et l'entrée dans le sommeil lui était malaisée. Il fit appel à ce dont on ne peut abuser.

Confondant la nuit et le jour, alors que ses esprits revenaient à l'éveil peu après avoir touché l'épaule de Morphée, il tapait doucement sur son réveille-matin (car c'était un doux) et poussait, dans un rêve qui le rattrapait déjà, sur ses jambes restées endormies. Alors que les songes lui laissaient croire qu'il se levait, il rejoignait le royaume de l'inertie.

Ce fut la raison de quelques rendez-vous manqués et d'une anxiété croissante. La peur de décevoir, vous comprenez. 

Son allégresse y perdit, mais il se coucha désormais de bonne heure.  

Et il se levait de bonne heureLangue tirée. L'échelle est longue pour descendre des rêves et du pernicieux "remède" aux insomnies.

On vous l'avait caché. C'est normal !

Il se peut que rien de tout cela ne soit vrai et que je ne sache rien de ses démêlés avec son réveille-matin. 

 

 

 

 

Longtemps j'ai chanté tard. J'ai vécu lyrique, j'ai lyré si do ? Non j'ai liré pansique, j'ai lancé pyrique, oh PRRRR... j'ai pensé lyrique ! Mes insomnies à moi me brouillent l'expression. Me dire que je l'on n'aimait pas mon lyrisme serait revenu à me dire que l'on me refusait telle que j'étais. Je ne forçais rien et respirais par ces émotions que certains aimaient, mais que tous ne comprenaient pas.

 

On a souvent peur de passer pour des c...  La falsification est monnaie courante.  « Ne soyons pas dupes » : une injonction familière si éloquente ! On fait confiance à l'acrimonie. Le cœur et la fougue passent moins bien. Il y a surchauffe. J'ai commis les deux. Je me passe amplement de l'âpreté. Je lui préfère l'ironie si "besoin" est, ou l'humour noir, ou bien la fiction.

 

Proust est couché depuis longtemps.

Lyrique... lyrics. J’aimais chanter.

 

 

Je suis attentive, mais je m'écoute aussi. Je taille quand je préfère, honnêtement, mais je "re-lyriquerai" forcément, tout aussi honnêtement ! Je n'aime pas les catégories. 

 

 

****************

 

Il y a quelques semaines, je me tenais devant une boîte à lire que je connais bien. Il ne restait qu'un seul livre. Ne prêtant attention qu'à la question qui travaillait ma curiosité : « pourquoi celui-là est-il resté ? Est-ce un hasard ? », j’en feuilletais les pages. Avant que je n'aie le temps d'aller plus loin, un homme s'est avancé vers moi, s'excusant pour me demander, un peu timide, un peu bafouillant quel type de littérature j'aimais et ce que je souhaiterais trouver dans cette boîte.

Quel type de littérature ?? Cette question si simple fut une colle. 

 

On dit que la vie défile quand on s'éteint. A cet instant, je m'abstins de m'éteindre (il faut se tenir, ça peut déstabiliser), mais ce furent mes rencontres avec les livres et nos silences sur le lit, dans l'herbe, sur une terrasse, dans les lieux publics, dans les transports qui passèrent devant mes yeux tandis que l'homme attendait une réponse inspirée.

Je sais ce que je cherche : l'émotion, les mots, une plume, un style qui me séduit, quoi de plus commun ? Je ne lui ai pas dit, c'est resté bêtement coincé. Je n'ai plus pu réfléchir devant son attente. 

 

 

Mais il m'a appris 1 chose : je n'aime pas UN style.

 

Me surprenant moi-même de ne pouvoir répondre, je n'ai trouvé qu'une réplique authentique sur les genres que je ne lis jamais, par conviction. 

Visiblement volontaire, comme il reposait la question dans l'autre sens, je lui ai cité deux noms tout en sachant que je ne lui répondais pas tout à fait, ces deux-là étant si dissemblables. 

 

Il sembla déçu. Une indécise regardant une caisse en bois, parcourant le seul livre qu'on y avait laissé, voilà celle qu'il avait devant lui !

Laissé ? Mais je ne sais toujours pas si on l'a abandonné, ce livre. Aucune raison à sa solitude ne sautait aux yeux.  

 

Il m'a donc appris 2 choses, ce monsieur :

je suis certaine de la solidité de mes inclinaisons après avoir passé en revue la courte liste de ce que j'ai volontairement écarté.

Mais un style, je n'en trouverai pas.

 

 

 

 

« Pousse au crime » j'aime bien cette expression de Lagerfeld. C'est ce qu'une fille à qui je n'avais pas donné de réponse non plus (volontairement, cette fois) m'avait incité à faire il y a quelque temps. « Et pourquoi pas une histoire de vampire, Corine ? ».

Un crime comme ça, ça n'est pas bien grave. Il se peut que le texte que j'écrivis ait été lyrique. 

To be continued. 

 

 

 

                                                                                     Corine  

 

 

 



12/03/2019
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