Mi(s)ScellaneaCorine

Mi(s)ScellaneaCorine

S'excuser : la mode et le mois ? NON !

 

 

 

         Il faut bien un préambule. Ce qui me choque, outre les sévices dont on parle maintenant depuis plus d'un an en France, c'est que la justice semble la seule à pouvoir entendre et aider. Elle est indispensable, mais qu'en est-il de ce qui précède son office ? Concernant la victime, le sentiment d'humiliation après le mal est abominable et ralentit le processus de soin. Les dégâts commis pourrissent dans les solitudes morales. Des oreilles entendent leurs justes doléances si difficiles à dire, certaines écoutes poussent la victime à l'action, d'autres se taisent, ou encore se refusent à y croire (beaucoup). MOI AUSSI(/me too), je pense que c'est atrocement fréquent, que c'est atrocement monstrueux. Le corps continue dans sa souffrance, son passé plus ou moins récent dans le présent, les images se répètent. Un des faits aggravants des prédateurs : très peu demandent pardon. Comment se reconstruire...

Il ne s'agit pas d'avoir l'air de tout comprendre. Ce serait potentiellement offensant et ridicule. Au "mieux", celles qui souffrent et n'oublieront jamais osent se confier à des psys, à grand peine. C'est un premier pas...

 

 

Brusquement (un peu en retard sur les USA, eux-mêmes souffrant de malvoyance depuis l'industrie du cinéma qui n'a jamais été innocente - si on ne regarde qu'elle), tout le monde se lève et lutte. Que le mouvement ait commencé en Amérique, pays féministe, ne me paraît pas être un hasard. Douze ans avant que nous ne réagissions avec fierté ! La France est un pays qui se traîne plus ou moins confortablement dans sa phallocratie.

 

Subissant, comme tout ce qui débute et peut gêner, (indifférence, haine, moqueries, ou sympathies) par leur rejet ardent de la violence dans ses fonctions misérablement supérieures, des associations n'avaient pas attendu le XXI° siècle pour se constituer et se souder, luttant pour la protection des femmes violentées, violées, asservies, remportant la victoire de lois émergentes, après l'ouverture de refuges. Cette colère était propre, juste.

Elles ne peuvent être blâmées d'aucun renoncement, même si leur portée demeura bridée, en comparaison de leur volonté insoumise. La patience qui était également nécessaire fut certainement difficile à supporter, mais c'est à ce prix que la force et la détermination reçurent le salaire de leurs soulèvements. Pas assez, car il restait à faire.

Subsista, face à elles, la combinaison de nombreux facteurs selon là où l'on regarde : dédain, égoïsme, danger/peur, intérêts, hypocrisie, curiosité lointaine, sympathies, soutiens,...;....,... L'histoire continue ou se répète, c'est bien cela le problème.

 

 

 

(2018-)2020 : cependant, lorsque tout le monde a du courage en même temps -  longtemps après les pionnières - faut-il vraiment parler de courage ? Quand il s'agit de guerre, oui, risquant seul sa peau en groupe, c'est un adjectif que l'on a le devoir d'octroyer.

 

 

Je trouve lamentable cette lenteur à la solidarité, puis de montrer les dents.

Ces gens qui écrivent des insultes sur une affiche, ces mines bafouées (et non directement concernées dans la masse). Maintenant ? Pourquoi maintenant alors seulement se portent-elles assistance ? Est-ce le mot ? C'est cela qui m'énerve, au point de (presque) m'écoeurer  : ces entre-congratulations de celles qui s'écoutent enfin, qui parlent au nom de toutes quand c'est beaucoup plus facile, mais ne mènent à aucune certitude rassurante sur un débouché réellement averti et impartial. 

 

 

L'injustice est aussi source de souillure.

Il faut savoir qui est la proie et où est l'os, ce qu'il faut ronger, casser. Prudence.

Je n'aimerais pas être un chien dans la meute et me nourrir de la curée à la fin de la chasse. Je n'aime pas les opinions de foule. Soudain, l'énergie dans une haine collective.

J'attends les preuves pour savoir. J'ai souvent sursauté au terme "présumé innocent" pour des meurtriers dont le crime ne faisait aucun doute. Ca, ça ne gêne pas grand monde. C'est inclus dans ce que l'on appelle la démocratie.

Je ne peux aimer les gens que je méprise, qu'ils soient célèbres ne change rien à l'affaire, mais je n'envoie pas mon mépris n'importe comment. Pour le moins, j'essaie.

 

Je parle pour moi autant que pour ceux qui en feront autant : rien ne m'empêchera, quand j'en aurai envie, de regarder "J'Accuse".

Il paraît aussi, dit-on en nombre (encore le nombre), qu'il faut se trouver des raisons ? Se sentir couvert de honte d'être sensible au sujet ? Pardon ? La honte est au portemanteau et glissera sur les épaules de ceux qui la méritent. Qui que ce soit. Il faut savoir de quoi on parle exactement et qui l'on juge.

 

 

J'ajoute ce que je pense tout autant : que la prescription d'un crime - et le viol en est un - est un autre crime, aussi dangereux que les coupables d'exister. Commencer par l'abroger, créer une nouvelle loi et reprendre les dossiers dans leur intégralité, sans tergiversations serait une avancée et peut-être mettre dans le "jeu" un superviseur du détail de chaque affaire. Ne pas se permettre de frapper d'anathème sans avoir l'exhaustivité des éléments, MAIS si crime il y a, en tirer les conséquences qui s'imposent sans retour, ni pardon. 

Concernant l'art, libre sera chacun de décider s'il pose une borne entre des créations et leur géniteur.

 

 

Pour en arriver à un autre point hérissant, faut-il préciser que l'on est contre les crimes sexuels ???? Quel abêtissement, quelle abjection que de tout assimiler. Le monde ne compte pas que des dégénérés aimant les prédateurs.

Préciser aussi que je n'aime pas ceux qui nous disent ce qu'il faut faire ?

"En scène" dans ce scandale de 2020 portant sur un autre, sinistrement célèbre, vieux de plus de 100 ans, un metteur en scène ET des comédiens. Poubelle aussi pour eux ? A quel stade passons-nous ? 2, 3, 4 ?

Je ne sais pas de quel côté est la plus forte charge virale en ce moment. Le coronavirus battra certainement plus vite en retraite. 

 

Ce film ne peut être que magnifique, l'affaire Dreyfus m'a toujours intéressée (et consternée, c'est le moins que l'on puisse faire), alors m'excuser pour le talent de Roman Polanski de nous en montrer une nouvelle interprétation, certainement intense et intelligente ?

"Pire", ça a commencé quand j'ai découvert et adoré "Répulsion" qui ne pouvait nous donner l'impression, en tant que spectateurs, que nous participions à l'approbation pâmée de l'oeuvre d'un pervers propagandiste d'une répugnante ultra-violence masculine ! (à voir pour comprendre)

Nous excuser, m'excuser, NON. Et j'ai déjà donné trop de raisons, certainement pas d'excuses.

 

Pour la suite, relire ci-dessus, si besoin.

 

 

                                                     Corine

 

 

 

 

 

Ps: j'ai, pour m'enliser dans mon cas pathologique, du mal à penser que Catherine Deneuve est une cruche masochiste et Emmanuelle Seigner une idiote depuis 30 ans qui, contrairement à ce qu'on laisserait presque entendre, n'a pas fait des films, ou du théâtre qu'avec son mari.

Mon avis reste personnel et un coup de gueule plus qu'agacé.

 

 

                          

 

 



29/02/2020
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