Mi(s)ScellaneaCorine

Mi(s)ScellaneaCorine

La coque-cinelle !

 

 

 

Il y a quelques semaines, dans la vraie vie sans parabole (!), j'arrachais des coquelicots au plus profond que je pouvais approcher de leurs racines.

Ils avaient forcé le bitume et s'étaient engendrés sans savoir à quoi s'attendre dans ce goudron blessant, ces odeurs d'essence, contre ces grilles arrogantes.

On passait sans les voir dans ce grand brouhaha citadin pressé. Ils se ridaient de tenir à vivre entre un soleil caché et le surmenage de cette indifférence.

 

Ai-je eu raison, ou mourront-ils plus vite ? J'ai déjà procédé à une transplantation et eu beaucoup de chance. Ils ont fleuri durant plusieurs années. 

(le sol n'était pas le même, c'est ce qui m'inquiète un peu). 

 

Alors que je rentrais chez moi, mes coquelicots à la tête baissée dans mes mains précautionneuses, des enfants assis sur un trottoir derrière leur école, se sont écrié « oooh ! Des coccinelles !». J'ai souri de cette erreur qui était jolie comme l'est une confusion impulsive. 

 

Quel insecte est aussi gracieux qu'une coccinelle ? J'ai vu beaucoup plus de coquelicots que de coccinelles. Ces enfants, peut-être aussi. Mais une coccinelle, au nom rarement prononcé, ça ne s'oublie pas.

 

 

 

Les soirs et les nuits sont étouffants, les indésirables en profitent pour passer sous les volets. Une araignée sur le balcon semble y tenir. Ca a l'air malin, ça doit savoir chuter. Sinon, ça a été son baptême de l'air. Elle a appris. InnocentInnocent

Un bruit à présent, un son qui semble être celui d'un gros spécimen qui cherche à s'incruster. Un cousin ? Un moustique belliqueux ? (pléonasme !)

 

 

Mais non, mais c'est ? Ooooh ! Un coquelicot !!!Rigolant

 

Je n'en avais pas vu depuis 10 ans, depuis ce jour où dans ma 2 CV, je n'avais pas refermé la portière pour ne pas en blesser une. Je la regarde. Pourquoi émerveillent-elles ainsi ? Est-ce parce que la coccinelle rattrape l'un des premiers étonnements fascinés de notre enfance ? 

J'aimerais la garder une demi-heure dans une boite transparente pour le plaisir de la voir, pour le souvenir de ces jardins d'été. Une moitié d'heure parce que je compte au plus juste. Je la montrerai ensuite, si elle m'en laisse le temps et la laisserai partir.  

 

Je n'ose pas. 

J'avance mon index, j'ai peur de l'effrayer. Se rassure-t-elle de ma timidité ? Elle grimpe sur l'index jusqu'à l'ongle. 

Ses secondes sont des années qu'elle passe sur mon doigt. 

J'avais oublié ces petites taches blanches, mais pas ce plaisir de voir cet animal qui semble sortir en relief de la fiction parfaite d'un livre.  

 

Les antennes ont une à une oscillé, elle a fait un tour comme sur un espace et sur un temps d'hésitation, puis ses ailes m'ont quittée. En la laissant libre, je n'en attendais pas tant. 

 

Va porter chance ailleurs. Je te remercie de ces années-secondes de bonheur. A bientôt entre deux canicules ?  

 

                                                          Corine  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



13/07/2018
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