Rien que pour vous embêter
'Y en a marre !
Fin 2020. La dégradation de la santé mentale des Français est devenue une préoccupation majeure de l'exécutif »
Ah bon.
10 février 2021 : covid 19 : déjà 80 000 en France.
Pas besoin de rappeler que le covid 19 ne porte pas ce chiffre par coquetterie. On dirait qu'on vient d'ouvrir la vanne.
« On atteint la barre de 80 000 décès »
« La barre des 80 000 morts est franchie en France ».
"Décès", c'est peut-être un peu administratif, "mort" ça frappe au ventre, à l'estomac, à la tête, ça a une gueule de définitif et on se figure le croque qui va avec. C'est plus "public familial". Ca touche.
Nous plaidons non coupables et que voulez-vous que l'on fasse de mieux ? Le virus est rapide, mute, on a compris aussi.
On fait ce qu'on peut pour arrêter le galop, nous. Car nous, on sort peu, on est sous nos masques, (d'autant plus dans les grandes villes), nous, sauf en forêt, ou à très grande distance, nous. Nous on a refait la peinture de la maison du sol au plafond, où on pouvait sans professionnel. On est passé aux couleurs quaternaires, bientôt ça ne ressemblera plus à rien. Nous, on a appris tous les diamètres de vis, de la plus simple à l'assemblage à tête fraisée cruciforme, à tête fausse rondelle,.... On a toute la famille et même les pointes sans tête, par erreur, dans l'hystérie. Et là, je dis ça pour nous, mais il y a tous les autres "nous".
Nous en plus, on n'a pas 30 000 contacts par semaine en visio-conférence. Quand on ôte nos masques, on n'a pas de micro pour contester, ou pleurer - quand on a pleuré.
Un avantage : les hommes n'ont plus à mettre de cravate entre 4 murs. Merci, surtout que de moins sortir, ils ont beau faire leur jogging et sortir le chien (le chat n'a pas voulu et a fait comprendre que sa laisse, c'est pas prévu pour, mais exceptionnellement chez le véto), ils grossissent du cou aussi, du coup. Pardon pour les lecteurs, un peu de sérieux.
Mais nous, on ne peut plus réagir comme en 2020. On est fatigués, nous, mortifiés, glacés.
La santé mentale …
Ces chiffres invectivent. Où est passé la prévention de la santé psychique ?
Ces chiffres s'excitent dans le sensationnel.
Que la mort soit grave, on est un petit peu au courant et ça nous a préoccupé tout de suite.
C'est grave aussi de fatiguer parce que le risque est que nombreux soient ceux qui lâchent tout. Malgré tout. Qui pourraient avoir envie de vous mourir sous le nez et sans payer l'amende, un peu de pudeur ! C'est facile à comprendre parce qu'à part s'arrêter de respirer, il n'y a plus beaucoup de solutions. Il y a des vaccins, d'accord, on n'est pas nombreux à les aimer, mais quand on y croit en haut du pâturage de l'Elysée, on ne parle pas de l'avenir comme d'un vilain refrain.
Le doigt n'est jamais mis sur la mesure de ce que l'on évite jusqu'à présent de la catastrophe liée à la force multiplicatrice du gradient anglais (je touche du bois) de la lignée B.1.1.7.
Il y a - ici, + là, mais ça pourrait être encore pire. Nous ne perdons pas la mémoire d'une part sur 1 an, et savons encore multiplier et soustraire. Mieux vaut toutefois garder à l'esprit que nous ne sommes pas des scientifiques et que ces derniers eux-mêmes s'avouent déconcertés. Au final, nous n'avons aucune certitude sur celui qui a plus raison que l'autre et aucun n'a une conaissance consommée du phénomène.
Quitte à faire dans le mauvais goût, puisque je n'entends jamais hurler que les chiffres en Réanimation baissent quand ils baissent, mais que l'on nous aboie qu'il y a bien 80 000 victimes, moi, j'entends ça :
- 80 000 ici !
- 80 000 à gauche !
- 80 000, 80 001 Monsieur au fond ? Non ?... Pourquoi ?
Pas mieux ?
Adjugé ! 80 000. Qu'on se le dise !
Le marteau est là pour enfoncer le clou dans l'hypothalamus et basta ! Il faut que ce soit la hantise du jour aux 4 coins de France.
Des arrêts cardiaques ? Ah merde. Oh ben c'est "covid aussi". Notez et imprimez.
Eh ben, rien que pour vous embêter, on va continuer à se retenir de mourir quand même.
Je sais que les psychologues ne roulent pas sur l'or, mais je n'ai aucune envie de retourner en séance parce que, parce que vos chiffres et vos martèlements.
Beaucoup pètent les plombs. on les a peut-être tous un peu pété, mais on démèle, on classe. Reste cette pénible pensée d'"en attendant d'en savoir plus", mais on a cette résistance (quitte à avoir un couvre-feu) de savoir garder une part de cerveau libre.
Vous savez bien qu'on est (presque) tous névrosés, déjà, mais abrutis, pas encore, messieurs les responsables de notre santé mentale et physique.
Corine
Le parc de Mme Diane Dufresne
Il me semblerait presque présomptueux de "commenter" Diane Dufresne tant ce qu'elle fait, ce qu'elle exprime me semble suffire. Il n'y a pas besoin d'explication.
Je dois dire aussi que je ne peux remonter largement dans mes souvenirs, ou mes références sur elle. Je vais donc me limiter à situer où, pourquoi et ce qu'elle m'inspire.
Je fais souvent des découvertes par hasard. En ce cas, il s'agit d'un semi-hasard, puis que récemment, se rattachant à mes recherches musicales youtubiennes et leur fantaisie, je me suis retrouvée avec la suggestion d'aller cliquer sur Diane Dufresne.
Ohhh, mais depuis l'temps ! Avec plaisir !
Si j'ai écouté il y a quelques mois "j'ai 12 ans, maman" que je ne connaissais pas et ai particulièrement affectionné, j'ai pris conscience que hormis "J'ai rencontré l'homme de ma vie", ou "Elvis", je n'avais pas grand chose à sortir de ma mémoire.
J'ai pénétré pour la première fois dans ce "Parc Belmont" (autrefois lieu de divertissements).
Je me le repasse depuis au moins 2 fois par jour sans ordonnance.
Sans que je l'appelle, « [ : qu'est-ce que j'ai faitau moooooonde :] pour qu'on m'enferme ici ? » se balade depuis dans ma tête à défaut de sortir des murs de cette complainte.
(les Québécois sont meilleurs que nous pour les liaisons ! On n'aurait pas idée de lier "j'ai fait au" phonétiquement !).
Je vous rassure pour ma santé mentale : je diversifie. "Le Parc Belmont" à plein temps me vaudrait probablement de gros soucis !
Sa voix, son interprétation, son tempérament dans cette mise en scène sont éblouissants. Tout est exceptionnel.
Ce parc me fait songer à la place de la folie, ou même de l'originalité si longtemps dérangeants pour l'équilibre immobile, rouillé, éteint, de la société ! Cette peur n'est pas totalement morte.
Si Isabelle Adjani n'avait rien lu sur Camille Claudel et ne s'était pas si splendidement emparée du personnage (j'ai envie de dire de la personne), combien serions-nous à savoir qui était la soeur de Paul ?
Le "fou" (j'entends par là le mot popularisé) n'a pas très bonne presse, mais à moins d'être pondéré à l'extrême, nous sommes toujours le fou d'un autre (ça ressemble à ce que j'écrivais du principe des cons !)
J'ai mis la main avec le même engouement sur "Oxygène" (rien à voir avec J.M Jarre) en scène, ô combien d'actualité physiquement et psychiquement (nous doutions-nous, pour la grande majorité, que l'urgence existait depuis les années 70 ? Nous qui nous sentions heureux).
Je suis donc devenue addicte depuis une dizaine de jours à Diane Dufresne, une sorte de Beatnik/punk éclairée. J'ai remonté le temps à coups d'interviews capturées (merci Youtube) et de chansons. Cette dame a sorti un joli album il y a seulement 2 ans : "Meilleur après". Le sujet : le temps, la vie. Elle y parle de vieillesse de toute la jeunesse et la force de sa belle personne.
Dans son excentricité, on découvre une surprenante sagesse et des pieds sur terre depuis longtemps sur l'écologie.
Bouleversée par « Legacy » de Yann Arthus Bertrand (j'en tire quelques actes d'application définitifs à ma petite échelle), tout m'intéresse à ce sujet. Des images me font cependant horreur. J'avoue tourner la tête, mais elles s'y sont immiscé.
De son côté, Diane Dufresne prend le sauvetage de ce qu'il reste du monde avec sourire, colère et convainc aussi.
Je vous laisse sur le Parc Belmont. Ce n'est pas drôle, mais poignant et magnifique.
Corine
(je ne saurais que vous conseiller le plein écran)
ps : j'aime et j'admire beaucoup Michel Berger qui était une sorte de grand-frère imaginaire dans mon enfance, mais j'ai toujours été réticente à regarder "Starmania" dans son intégralité, en raison de son pessimiste, me contentant des chefs d'oeuvre connus de Plamondon et Berger. L'atmosphère lourde, ce déclin, ce bouleversement de monde me retiennent encore.
Hors spectacle, on nous a plutôt dirigés vers "Le blues du businessman", "Le monde est stone", "Les uns contre les autres", "Un terrien en détresse", "Quand on arrive en ville" (il n'y a que ce dernier dont je ne raffole pas). La folie étant peu médiatique quand elle ne se rapporte pas aux crimes, "Le Parc Belmont" n'a probablement pas plu à quelques ondes. Je n'avais pas choisi de ne pas l'entendre avant 2021 !
Oui, donnez-nous de l'oxygène.
Un animal de talent.
Et quelle santé, je comprends qu'il en reste pas mal !
Au secours d'une sanguine
Le rimmel coule
sur la sanguine perdue.
Marginale, elle ne sait que croire
de ce qui demeure
des pouvoirs pacifiques de son ocre.
Il est là, pourtant, le sang du cuivre,
l'élément de lutte et d'alliance,
qui soutient de son pigment
les scènes, la vie et fixe la Mémoire.
Corine
Jean, l'ingénieux fantaisiste
Ce bord de lune
me cueille pour ce voyage
un trait aveugle est tiré.
Corine
A la Lumière éternelle !
Le reste, je l'écris pour moi. Je n'oublie (presque) rien.
Lapsus/humour
Bien que spécialiste en étourderies diverses, je fais relativement peu de lapsus, sauf une année où tellement de gens sont décédés que je me suis entendu demander - j'en suis encore consternée - histoire de savoir l'heure : « quel mort est-il ?» (vrai) Ca m'est resté (lapsus déjà cité dans le court hommage à Jean Rochefort quoiqu'il n'était pas concerné, mais je me comprends et c'est l'essentiel !).
Les lapsus, cela n'empêche pas d'en inventer et vous verrez si c'est drôle ou pas. Je me jette.
- La mariée est là. Le marié ? Aussi. Ils sont tous là ! Parfait. Tu as le temps, toi, pour la photo avec ton train ?
- Ca dépend si le pornographe est à l'heure.
- C'est une euthanasie locale ?
- ? Oui en ambulatoire, une petite heure et nous sommes relevés d'entre les morts, menant la dissidence jusqu'à sortir de l'hôpital. "La médecine et le sommeil de Lazare. Je te remercie.
- (pourquoi pas deux en une phrase ?) : elles ont déplacé les limites. Le terrain est circoncis depuis 2017.
- Comment ça, t'es mal à l'aise ? Mais tu les connais, pour la plupart ! Lui seulement ? Comment tu fais ? Tu vas voir, je suis certain qu'on est interné de gens bien. Du calme, allons !
- Pas de panique, je méprise la situation.
- D'une part, il sait ce qu'il dit, mais tu connais la verge de son discours.
De quoi terminer en queue de poisson. C'est chose faite.
Corine
Coco l'outil, animations !
Five years ? "Stuck on my eyes" :-( Still now
8 janvier 1947 - ... 'don't know
J'ai juste :
5 ans, mais le 08/01 est toujours un anniversaire de naissance - et de 2 sorties d'albums,
5 ans, c'est comme chaque émotion de toute ma vie : c'était hier, presque aujourd'hui.
Ci-dessous, un clip iconoclaste, une insolite façon de considérer la figure christique et le sacrifice, un rapport inusité au corps et à la chair tentatrice, vous m'étonnez que Dieu aille voir son psy après ça (c'est un peu loin sur ce blog, cf. "la névrose divine" de 2017).
Je ne suis pas amatrice de tiédeur (de calme, si) et bien que je n'aille pas dans la même direction d'opinions, ni de colère (chacun ses problèmes avec ça), j'aime la majeure partie de ce clip étonnant. C'est pour cela que je l'ai choisi, au lieu d'un charmant concert que j'allais mettre en ligne. C'est souvent à l'exact, au pur diapason, mais j'aime pour celle-ci plus encore la musique que les paroles. La proportion des chansons de David Bowie que je n'aime pas doit atteindre un excessif 1,5 % (dans les mauvais jours).
Je confirme, comme en 2016, qu'il n'y aura jamais d'au revoir.
5 ans, c'était prévisible. Ils ont foncé dessus comme ils avaient préparé les nécrologies. Ce ne sont pas les mêmes ? Objection : « je tette encore ma mère ! » Si ce n'est toi, c'est donc ton frère ».
Je ne comprends toujours pas les sourires détachés d'animateurs, de chroniqueurs qui en plus se disent "fans". Mais on a tous une vie légère ou lourde, sans rapport, à porter, après 2016. Et alors ?
L'échappatoire, c'est son humour, ses réalisations, je ramène tout au présent, aussi puissamment que possible.
Le seul inconvénient, c'est que je ne suis pas (totalement) folle et je sais bien qu'un jour, j'ai allumé la radio, un 11 janvier.
N'aimant pas du tout l'étiquette de fan (ne croyez pas que je lui épargnais tout défaut, mais qui est parfait ? Il faudrait être idiot pour le croire. Cela a-t-il d'ailleurs un intérêt ?), j'avais écrit il y a quelques minutes quelques paragraphes sur les circonstances bien plus précises que relatées jusqu'ici qui m'ont d'autant plus facilement amenée à aimer l'artiste. Je récupérais par lui, en pré-adolescence, un intérêt au monde que j'avais perdu, de l'oxygène par sa musique, son étrangeté. De ces lignes, j'ai tout effacé. Pas si longues, mais trop chargées, Je garde simplement de celles-ci que je rien n'est surfait décrire que mon esprit et mes poumons se remplissaient de nouveau de vie, d'émerveillement, d'idées. Je garde ça. Je n'avais aucune idée de ce que représentait une star du rock (ce qui n'était pas plus mal, n'aimant pas le star system).
Je ne fréquente plus les "divans" (que l'on pourrait désigner par le mot de chaise le plus ordinairement), mais le contexte qui existait autour de moi à cette époque est bien un (des) objet(s) de thérapie. La douleur ne demande pas de mémoire. Je n'ai plus jamais été la même. Alors heureusement qu'en effet existait David Bowie dans la peau de Mr Jones, alors que je me tenais dans mon silence, qu'il n'y avait rien d'intéressant à voir, ni à entendre, que le monde me dégoûtait, moi l'enfant si gaie.
Je suis tombée dessus par hasard, au bon moment. Je n'oublierai jamais et ne lâchai pas un jour depuis.
Les autres circonstances de ma première rencontre, enfantine (avec Ziggy Stardust), je les ai déjà racontées. David Bowie et Chaplin sont les seuls artistes que j'aime inconditionnellement (chacun à une place différente).
Quand moi aussi, j'irai voir ce qui se trouver de l'autre côté du rideau, comme tout un chacun et que, si ni en cours de cérémonie, ni au sortir, aucune de ses chansons n'est passée, c'est que ce ne sera pas moi.
Il y aura escroquerie. Si vous êtes là, faites-vous rembourser (le train, le préjudice moral, le réveil au matin).
Pictures of Jap girls in synthesis
But I'm hoping to kick but the planet it's glowing
We know Major Tom's a junkie
Strung out in heaven's high
Hitting an all-time low" (Ashes to Ashes)
"Cygnett committee" par exemple, ça leur fera trop long au programme liturgique. Des excuses seront trouvées :
- il n'y a plus les pots de chambre d'antan de la belle époque de l'abbé Bourdaloue pour les vessies pressées, ou les prostates malmenées du XXI° siècle,
- plus de temps,
- plus assez de prêtres obligés de courir partout entre confesse, communions, agonies peu communicatives et enterrements,
- des cerveaux habitués à passer vite à autre chose,
- un ongle incarné,
- un inopportun fou-rire (mais non, mais non, 'y a pas de mal)
- les risques d'intempéries, ou de canicule.
Lift off.
??? Que ? Ah oui, j'en étais au 08 janvier, c'est vrai.
Corine
En marchant dans la rue enneigée
laisse-moi comprendre
dérivant dans un chemin silencieux
trébuchant sur la terre
ouvre-moi ton coeur
montre-moi qui tu es
et je serais ton esclave.
Dors-tu tranquille ?
marches-tu en paix ?
te moques-tu bruyamment de moi ?
personne d'autre n'est libre
ouvre-moi ton coeur
montre moi tout ce que tu es
et je serais ton esclave.
Je ne m’assieds pas pour attendre
Je n’en ai rien à foutre
Je ne vois pas l’intérêt
Pas d’empreintes dans le sable
Je parie que tu te moques bruyamment de moi
une occasion de me faire tomber
donne-moi enfin la tranquillité d’esprit
Montre-moi tout ce que tu es
ouvre-moi ton coeur
et je serais ton esclave.
Je ne m’assois pas pour attendre
J’en ai rien à foutre
Je ne vois pas l’intérêt
Pas d’empreintes dans le sable
Je te donnerai tout mon amour
rien d’autre n’est gratuit
ouvre-moi ton coeur
et je serais ton esclave.
David Bowie (musique et paroles)
Les dernières photos gaies, de Jimmy King.
Quel cran.
Bilan année
On le connait tous, mais sait-on qui c'est ?
Depuis le début de ce blog, sauf exceptions, je ne souhaite pas refaire d'hommages. Le nombre de disparitions célèbres de 2020 (miroir, dans leur proportion, de celles des anonymes) me rappelle 2016. Parler de toutes ne soulèverait pas le moral des troupes.
J'aimais aussi vraiment bien Brasseur, très grand acteur qui a su passer à merveille tous les rôles, genres et décennies.
Pour un hommage au plus pressé, on a ressorti des caisses toujours proches le moyen le plus aisé, le si populaire, si rassembleur : les anthologiques « Un éléphant, ça trompe énormément » et « Nous irons tous au paradis ». Je ne crache jamais dessus, puisqu'ils me font pleurer de rire (y compris les dans les pires situations personnelles : pour dire si c'est fort !) lors de chaque diffusion (ex : Brasseur la pendule entre les bras, Rochefort passant avec son regard de Rochefort au matin de la levée de la grève des avions « mais, qu'est-ce tu fais, mon grand » ?) !!!!
J'ai eu le très grand plaisir de revoir un acteur dont j'adore les interprétations, qui aurait pu faire l'objet d'une série (il y a bien eu Kev Adams). Une tête (de gosse frisé) conservant la même expression d'un rôle à l'autre, mais c'est le jeu. Comme Lucky Luke, ou Clint Eastwood du temps de ses westerns. Cet acteur, c'est Christophe Bourseiller, diplômé philo, professeur à l'Institut d'études politiques, journaliste, auteur, chroniqueur, communiste, etc !
Ce type de 17 ans et sa capuche qui lance sans bouger un cil, son casque de mobylette sous le bras, à Danièle Delorme excédée par l'assiduité de ses poursuites :
- mais vos parents, Lucien ?
- Nous nous passerons de leur accord, mon amour
(…) - J'aime vos seins, surtout le gauche
Un crampon qui prend le temps, à la fin d'une relation qui n'existe pas, d'exprimer une déclaration littéraire de défaite à cette toute fraîchement '' ex'' adulée, ne se privant pas pour autant d'enchaîner par un sondage (tant qu'il y est. Et puis c'est un jeune, il faut vivre) !! "Etes-vous pour ou contre l'interdiction des berges de la scène aux véhicules de moins de 5 tonnes ?"
MDR !
Bourseiller quand il joue son jeu sans jeu a une tête assez unique, un visage de marbre, ne sourit pas, ce qui rend les choses encore plus drôles.
Dans "Clara et les chics types" (avec Balasko, Lhermitte, Adjani, Auteuil, Clavier, Marianne Sergent, ....) sans qu'il n'ait rien demandé, ni ne sache de quoi il retourne, (le rôle de) Marianne Sergent lui demande de poster une lettre « au Chinois ». Elle le prend alors par la nuque, incline sa tête et l'embrasse fougueusement sur la bouche, après lui avoir adressé ce fort aimable : « je paie ton silence et je paie cher ».
(Le personnage de) Bourseiller se laisse calmement faire avant de lui répondre « oui enfin, cela dit, tu n'es pas obligée, pour me demander de poster une lettre, d'engager un processus érotique entre nous ».
Autre séquence, de Bourseiller (même film) au tél :
- je commence incessamment, alors ça ne m'aurait pas déplu que tu me mettes vaguement au courant, tu vois
Balasko qui s'enquiert du résultat de l'appel :
- tu commences quand ?
- Lundi
- ah !!! Ca va, T'es content ?
- Oui j'exulte.
(d'un regard aussi morne que s'il enterrait sa grand-mère).
Impayable ! Soit les rôles (dans "Prof" aussi) ont été taillé exprès pour lui, soit il les a écrits lui-même.
Il y a des gens dont on profite toujours (par le plaisir des larmes hilares que déclenche leur humour ravageur), mais qui manquent. Bourseiller est un des meilleurs anti-dépresseurs, sans effets secondaires.
Sans doute a-t-il peu apprécié la perspective de n'avoir "que" ce genre d'emploi dans la tête des scénaristes (assez fréquent quand on est marquant dans un personnage).
Être mieux qu'un comprimé comico-intellectuel ? Enfin, il est vivant et c'est déjà bien par les temps qui courent.
Je vous recommande chaudement "Clara et les Chics Types", pour le film, les dialogues et tous les acteurs de cette comédie nostalgique.
Corine
Parodie et sagesse assurée
Le chat revu.
C'est comme ça qu'on a des procès ! Non ! On est entre nous, on pourrait dire comme autour d'une table. Ok, le chat il fait rien que faire de n'être pas de moi (j'aime évidemment bien Geluck et son grand humour de bon sens)
Comme je me le disais sagement (!), j'ai condensé après coup certains mots de ma bulle initiale, sinon ça fait trop ! Il faut savoir être bref et direct.
Coco