Mi(s)ScellaneaCorine

Mi(s)ScellaneaCorine

Une Shadok pompée

 

 

 

 

        Je suis remontée sur mes dernières pages et je me suis rendue à l'évidence : malgré ma volonté de revenir à son esprit d'origine, ce blog est devenu lent, je n'ai plus de temps pour rien, même pour répondre (ce que je faisais systématiquement).

Et pire, il est devenu plutôt mortuaire. Il y a beaucoup trop de gens que j'aimais qui meurent (décès de plus en plus rapprochés) quoique, des célébrités, pour ce qu'il en est, elles ne battront jamais le record de chagrin dans l'horreur stupéfiée que m'a fait ressentir l'entrée en 2016, une peine qui n'a jamais séché sur 7 ans. Un nom que j'aime si peu citer en entier, comme l'or que l'on cache, piètrement à la mode (bip bip do do do do do) alors qu'il était depuis si longtemps une évidence et qu'il fallait comprendre. J'avais été très étonnée que Karl Lagerfeld semble être dupé (pas son genre !) par le titre ''Fashion'' et l'utilise, ou était-ce juste utile ? D.B, 1ère et dernière page de ce blog, ce à quoi il faut inclure tous les 08 janvier et, jusqu'à cette année, les 10.

Les responsables de communication d'un réseau me proposaient hier de booster mon audience par un montage qu'ils avaient choisi, que j'ai fait de lui, pourtant sans hashtag. Je ne peux pas me servir de David Bowie quoi qu'il m'en coûte. Je sais, dès que c'est possible, on s'empare de cette aubaine :-( 

 

 

Une meilleure amie d'enfance qui meurt, ça vous secoue. Je n'oublie aucun jour que je suis mortelle, mais j'ai toujours l'impression que je ne partirai pas la dernière et je l'espère. Christelle dont je m'étais enregistré, quelques heures après la nouvelle de son décès, comme si ma mémoire allait s'envoler dans la nuit, pas mal de souvenirs rigolos que je n'ai pas eu cette fois la force d'écrire (j'ai parlé d'elle, mais pas des joies dans leurs détails, parfois bien chtarbés). J'avais pour intuition que ça prendrait un an. Beaucoup plus souvent que ces dernières années superposées (je n'ai même pas songé à son nom pendant le covid, ce que je précise pour ne pas trahir nos rapports adultes), j'ai pensé à elle et en particulier le 17 janvier 2023, date de la première année de son départ. Il n'y a que ces derniers jours que j'ai songé qu'il ne m'était pas revenu à l'esprit d'écrire ces souvenirs.

Sa mère l'a suivie un peu plus d'1 mois plus tard. Ces deux-là sont de celles que l'on ne s'imagine pas mourir plus tôt que prévu. Trop drôles, trop vivantes, trop adaptées. 

Nous avions commencé en même temps dans la vie, il m'est difficile de comprendre qu'elle ait pris le terminus, que je l'aie revue un jour, ou jamais. Je n'en savais rien, je ne m'en souciais pas.En pleurs Je sais juste que je n'y suis pour rien, cette fois, bien au contraire. J'ai fait le calcul de combien de temps cela faisait que j'y avais renoncé. Hum... C'est comme pour tout, je ne vois pas le temps s'enfuir et nous voler notre attention. La première personne qui vous choisit vous et personne d'autre parmi tous ces enfants et qui vous donne une exclusivité, ça ne s'oublie pas. Son visage et son rire aux éclats sont devant mes yeux.

 

 

Cette année, c'est un tout. Ce sont de nouveaux bilans violents et des plaisirs qui passent, mais laisseront leurs marques agréables. Et des soucis, souvent ridicules d'advenir, alors que les autres suffisaient amplement.

Oui, c'était mieux avant, notamment quand les services n'étaient pas des adversaires, quand certains ne se débarrassaient pas de tout en se cachant derrière l'informatique et un téléphone qui ne répond jamais ! C'est vrai que j'en avais des choses ridicules à raconter de ces problèmes qui vous tombent dessus alors que le blème se voit comme le nez au milieu de la figure. Le virtuel était sensé être un bénéfice (il y en a, je me rends bien compte que je suis dessus à l'heure où je vous parle et que je m'en sers depuis plus de 20 ans, bien avant les blogs), non un encouragement au dédain, un suppôt des erreurs qui se prennent au sérieux ! Dieu sait si je suis étourdie, mais justement au boulot, il faut faire attention à ce que l'on fait.

Alors en tant que souscripteur, adonné à tout ce que vous voulez, il faut répondre, se fâcher, souligner là où le bât blesse dans l'apostrophe que contient le mail ou le courrier qui vous est adressé, (parfois les 2) rappeler leurs services à l'ordre, prouver que l'on a raison, mais s'en épuiser tellement ça se répète. Là, aucun plaisir, si ce n'est le soulagement de la victoire. Des montées de tension pour l'obtention de lauriers de la sorte, c'est déjà pénible, mais quand ça se multiplie par 2 (noms), c'est exténuant. Il ne faut jamais lâcher, mais ces situations sont pathétiques.

La robotique que l'on croit supérieure permet une rapidité que l'on apprécie, mais l'acceptation des rattrapages des couacs de l'autre côté est plus lente. Il faut les arracher.

Le PC et le mobile font l'objet d'une vigilance dont on doit redoubler... 

 

 

 

 

Donc, le blog, soit je l'arrête, soit je retrouve l'humour et le temps. C'est on ne peut moins probable.

 

 

Il aura été le blog:

* le plus long que j'aie tenu, mais le moins fourni, comme si j'attendais l'impossible pour me relancer,

* celui où j'estime que mes textes ont été les plus maîtrisés,

* le plus surprenant de ne jamais trouver d'atomes crochus nulle part sur une plateforme (je le redis, mais ça n'a jamais évolué et j'ai vu que nous étions dans cette situation en grande majorité ici), mais d'avoir des abonnés venus d'ailleurs, encore merci à vous, 

sans oublier la plus fidèle dans le temps (plus de 10 ans, 12 facilement !) suivant le cours des changements : Pascale, au four et au moulin dès qu'elle le peut pour rassurer, comprendre, apaiser, faire plaisir, répondre sensiblement pile là où il faut.

 

* Le blog qui ne m'aura même pas donné assez d'énergie pour publier ce qui est tout prêt, mais à relire et je ne vais pas faire une capture d'écran pour le prouver, je ne vois pas l'intérêt, (auparavant, je pondais tout de suite), ni reprendre ce qui a déjà été fait. Une constipation gallinacée peut-être. 'Ponds plus. Camille Claudel a été ma dernière certitude, elle est venue toute seule, j'ai eu du mal à m'arrêter.

 

 

Les raisons de clôtures de mes blogs il y a des années étaient tout autres.

 

Le con de virus a finalement gagné sur un grand nombre de mes sourires, ma force et des déserts qu'il a créé. Il y a trop de temps que ça fonctionne mal comme ça pour que cela s'améliore. Le graphisme me prend beaucoup de temps aussi, entre autre, car il faut vivre (hors Net !)

 

 

« Et puis l'année d'après, je recommencerai, et puis l'année d'après, je recommencerai »

Je ne crois pas, non, cette fois. Trop mature.

 

Ca ne m'égaye pas, mais je ne vois que ça plutôt que de tirer sur la corde, ce n'est pas fait pour ça.

 

Prenez bien soin de vous. Et il y a toujours la messagerie.

Bisous !

 

 

 

 

 

                                                                                       

 

                                                         Corine

 

 

 

 

 

 

 

 

 Pour Christelle ( et moi). Qu'est-ce qu'on a pu la chanter seules, ou à 3 avec Flo, celle-là !

 

 

 

 

 

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Les paroles (album ''Hours'') méritent autant d'être écoutés que le clip d'être loué :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                  Une de celles que j'aurais le plus écoutées dans ma vie :

                       

 

 

 

 

 

 

 

 

 

          Nicolas Ker/Poni Hoax, pour toujours hors cadre et si bel artiste :

 

            

 

 

 

 

Pour lui, modestement  :

 

VIE Nicolas KER.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                              Extrait du splendide album de reprises ''Pin Ups'' (1973, juste APRES Ziggy,

 

                              un album intermédiaire.

                              Tout ne tient pas à une coiffure et une couleur de cheveuxPied de nez.

                                         

 

 

 

 

 

 

 

And not in a shy way

 ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

             Choisi pour tout, l'ambiance, la chanson, l'élégance du sourire à une autre génération

            et puis, même si j'aime beaucoup plus Arno, j'aime bien Stromae :

        

 

 

 

 

 

 

 

J'aime beaucoup, je recommande aussi :

 

 

 

 

 

 

          Opéra Nina. Un clown surdoué, une de mes préférées la concernant, une chanson dont j'aime l'accord

       très original et réussi entre l'harmonie et la cacophonie. Et quelle voix (je craque vraiment dès 01 : 17

       sur la bande)

 

          

 

 

 

 

 

 

 

 

Très récent : "Apocalyptica - 'Seemann' featoujours de Nina Hagen, que j'aime beaucoup, mais j'ai pitié, je ne vais pas plomber complètement l'ambiance de la page ! Je recommande, bien sûr de l'écouter (et il y a toujours moyen de voir les paroles en français)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                           Pour terminer dans la gaieté, sur 2 époques, un titre que je ne connaissais pas

                          (et encore moins Nina HAGEN démaquillée - même si je n'en voyais pas l'utilité - qu'elle

                          est mignonne et bonne comédienne Rigolant!), écouté X fois en 2022 et l'année actuelle

                          à coup sûr :

 

                                  

 

 

 

Avec le temps, tout écouter est largement possible. Je vous le souhaite. Je viens de le faire. Ca n'est jamais assez long, une bonne chanson !

 

 

 

 

 


04/02/2023
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31 janvier 2023. Lumière

 

 

 

C'est bizarre. J'ai écrit il y a 4 ans et raconté à peu d'amis un cauchemar de janvier 2019, mais je ne parviens pas à me décider à l'écrire sur ce blog, comme si cela représentait une inscription de trop.

Je ne rapporte ici ce jour que la légèreté :

 

Allez on part ailleurs, Papa, !es oreilles dans le sens du vent, sans ''preguntar '' !
les ânes butent il va faire beau
allez en avant la musique on va danser la rumba, on en a vu d'autres !
Je nous comprends ''C'est l'enfance de l'art" ! Clin d'œil Hein, Papa ?
 
 
 
31/01/23, 4 ans, mais comment le temps passe-t-il, comme un sagouin, comme si nous étions tous de l'étoffe du vent ? Il ne gagnera pas non plus, je serai peut-être la dernière mémoire exacte et mes notes me survivront. Je n'effacerai pas celles-là. Tout ce que j'ai déjà écrit par 3 fois différemment, n'en dit pas le tiers du quart, oui le 12ème je sais !

 

 

 

 

Papa le 31.01.23.jpg

A toi. Que la lumière te soit éternelle.


31/01/2023
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08 janvier 2023

 

      Les années ont passé depuis 2016, je trouve de moins en moins à dire dans mon affalement inaltérable chaque fois que je réalise que la star David Bowie, l'humain David Robert Jones ne partage plus la même planète.

 

Ce qui n'empêche pas d'y penser (chaque jour comme avant) et de m'y rapporter de temps à autre, comme ci-dessous. Pour rien. Ca ne le ressuscitera pas.

Enfin, nous sommes le 08 et non le 10, donc soyons joyeux.

 

 

 

 

2022 : 

 

DB Keaton final abouti.jpgBowie/Keaton

 

 Pour son affection pour Buster Keaton

 

 

 

 

T-shirt glam DB Bolan Reed.jpg

Par ordre d'apparition : Marc Bolan, Lou Reed, David Bowie

 

 

 

              T-shirt DB fondu chapeau jeune  Noir ETOILES.jpg

 

 

 

 

 

 

Il y a qq heures :

 

L'escalier le traverse. Ils pourraient tous être partiellement transparents comme D.B, Mais d'un rôle au nom d'un fantôme (J. Merrik/Elephant man, décédé en 1890) joué en 1980 par un artiste (David Bowie) lui aussi dans l'Eau-delà, j'ai recréé un être doublement fantôme, pourtant doublement présent.

 

 08.01.2023 à partir tableau DB + Terry & elephant man.jpg

 Sur une peinture DE David Bowie, montage : + Terry Burns et la transparence dosée du spectre d'Elephant Man si bien incarné au théâtre par David Robert Jones loin du rock, tout près du mime, excellent acteur, dont j'ai déjà parlé ("une histoire légendaire, un mime parlant inoubliable").

https://www.misscellaneacorine.com/inoubliable-present-ici-mime

Pas de hashtag, pas d'utilisation. 

 

 

08 janvier 2023
For maybe we'd "rather stay here with all the madmen than perish with the sadmen roaming free"❤️❤️
Forever

 

 

 

La vraie peinture de David Bowie (1976)

 

Child in Berlin recadré.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Terry (demi-frère aîné) et David Robert Jones :

 

David and Terry.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 09.01.23 enfant les 2 épatés.jpg

 

 Graphisme du 08/01 revu ce 09 en plus gai pour ces 2 spectateurs ébahis et fiers de l'acteur.
 
                                                                                                                                              Corine 
 
 


 

 

 


08/01/2023
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Chère Camille, les vôtres d'alors dorment je ne sais dans quel sommeil

 

 

 

 

Par ce que l'on sait, ce que j'en dis.

 

La fosse ne peut rien contre vous. Ci-dessous, une longue lettre, car je ne peux faire mieux.

 

 

l'Abandon Camille Claudel&détail.jpg

"L'Abandon" de Camille Claudel

 

 

 

 

 

Persée et la gorgone Camille Claudel.jpg

Persée/miroir et la gorgone de Camille Claudel

 

 

 

 

 


 

 

 Camille Claudel, fille et femme de passion, celle de la vie, de l'art mariés sans bague, sans chaîne, comme le sont les amants.

Celle d'un amour qui vous fit commettre l'irréparable de quitter la création, cet enfantement que vous auriez pu concevoir jusqu'au bout de votre existence. Vous avez laissé accessible, à force de vous cacher, le heurtoir de la porte de l'irréconciliable, ce point d'excès sans retour, donnant à un quarteron d'influents un moyen de vous nuire. Ainsi, plus encore coupée de la vie.

Vous, Camille, cruelle avec vous-même, radicale, forte, mais suicidaire. Vous ne maîtrisiez plus rien. Les idées fixes sont assassines, mais votre meurtre fut considérablement facilité.

 

 

La création était un fait depuis déjà des années, puis Paris, l'enchaînement de circonstances, le changement de superviseur et maître pour faire place au bien nommé Auguste.

 

Tout débuta par "la Porte de l'enfer" de Auguste Rodin, à laquelle vous aviez participé avec d'autres élèves, vous qui, il le vit, aviez tout ce qu'il faut pour devenir une incontournable :

 

 

La porte de l'enfer de Rodin participat° Camille.jpg

 

Puis l'amour, si fou qu'il ne peut, avec tout ce dont il est construit et renferme, que tourner mal.

 

Vos œuvres si belles, si fines, si solides sont connues depuis la fin des années 80 du grand public dont je fais partie.

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    Et dire que déplacerait-on le ''s'' du mot asile, on pourrait voler.

 

 

 

Derrière la porte de l'enfer, durant 30 ans «  je n'ai pas fait tout ce que j'ai fait pour finir ma vie, gros numéro d'une maison de santé ? J'ai mérité autre chose que cela »

 

 

Pendant ce temps, quelques-uns ne vous oubliaient pas et gardèrent pour toujours l'éblouissement que vous provoquiez, par votre sidérante facilité, le génie de vos œuvres, par vous, éclatante.

 

''La Petite Châtelaine'' avait grandi, fondé une famille.

 

Un petit nombre de gens méritants ont tenté, scandalisés par votre sort, de vous sauver, parmi lesquels des journalistes, ou Rodin lui-même autrefois en colère contre vous de voir votre haine, la rancœur qui vous tenait au corps de lui sembler inférieure, de sous-vivre de par son importance.

 

Ces soutiens ne faisaient pas le poids contre votre famille, la laideur de l'esprit et du comportement d'une mère acharnée à vous vaincre, regrettant si fort de vous avoir donné la vie, depuis toujours. Elle vous privait, sans aucune justification possible, de toute visite, de tout courrier, de toute relation. Un droit de vie et de mort sur l'enfant, comme cela existait autrefois. Couper de tout contact est un excellent moyen d'y parvenir. Un meurtre, oui.

Madame Claudel, dont, c'est drôle, quand elle a dit que sa fille les détestait tous et était prête à leur faire tout le mal possible, n'a pas été jugée paranoïaque par quiconque, Madame Claudel au cœur sec malgré les lettres qu'elle recevait de vous.

Vous avez certainement eu quelque ressentiment envers Paul de se ranger avec les autres, mais je pense que vous l'avez toujours aimé, jusqu'à la fin. Vous l'avez toujours pris pour confident.

Vous, Camille, l'extravagante que protégeait son père. La création du monde n'est-elle pas une folle extravagance ?

Votre sœur Louise douée pour le piano, se contenta d'être dans les clous, délaissant une possible carrière, à votre profonde déception qu'elle quitte un don - plaisant à maman, rangée dans le cercle et les prétentions que l'on avait pour une fille. Elle ne fut d'aucun secours pour vous et ne le souhaita pas.

Un frère (le même, vous n'en aviez qu'un) vous adorant, sœur fière, farouche et si douée, amoureux platonique de la femme modèle que vous étiez pour lui.

Un frère vous écrasant dès 1913.

Les ans passaient, pour les autres plus vite qu'il n'en faut pour le dire. Il mit en scène votre fantôme vivant dans des mots admirables, vous étiez révélée et cachée. Cela était juste et bon, comme aucune bible ne lui aurait dicté de le faire. Vous restiez dans son cœur, en sécurité du péril que vous sembliez présenter pour vous, malgré vous.

Il parvenait à faire taire ses tourments. Un frère vous maintenant de loin, vos paroles, pieds et mains liés derrière des grilles.

Alors que vous vous incarniez, silencieuse, dans les lignes de quelques-uns de ses écrits, sur des planches et un soulier de satin (mais il appela d'autres fois à sa rescousse littéraire votre figure obsédante), vous restiez, pauvre boiteuse, hagarde, incompréhensive de ce destin tout près de ces dingues hurlant. Une morte qui ne veut pas mourir.

Vous avez supplié, vous êtes aussi tournée vers le corps médical, avez fourni des arguments, adopté des stratégies intelligentes (on peut même en qualifier certaines de malignes, où vous tentiez de penser à leur place dans la tragédie de votre cas), mais inefficaces. Le psychiatre en 1913 qui en vous acceptant, confondait facultés intellectuelles et équilibre, tout ça ne sentait pas la rose de l'espérance. Facultés qui, on le voit bien aux lettres heureusement gardées, n'étaient pas altérées. Il faut une tête drôlement solide pour supporter tout cela sans la perdre. Une dizaine d'années avant l'asile, seule déjà, de plus en plus repliée sur vous, entre autodafés et la compagnie affectueuse de chats, retirée de tout, ne prenant plus soin de vous.  Les animaux montrent le sens de l'existence. N'oublions pas les bêtes que nous sommes – même si je l'ai déjà dit.

Les facultés psychiques ... Dans un aqueduc, végétaient vos obsessions, ce n'est pas fait pour. Autrefois, des flots ardents vous portaient. Mais vous auriez pu perdre intégralement l'articulation de la pensée. Ce qui ne fut pas, jamais.

 

 

Internée, l'aspiration à la création était mise aux orties désormais par la surdouée que vous étiezmais il fallait se battre depuis lors pour respirer en liberté. C'était ça, avant tout. Que valait le suicide créatif, comparé à cela !

Vous qui, en travaillant la terre, empêchait qu'elle se tasse en masse informe et en souleviez tant de grâce avec tant de vitalité, avant d'attaquer l'autre difficulté qu'était le travail du marbre, étiez déjà enterrée.

Être sauvée de la crasse, de la faim, de la pauvreté, de la solitude pour finir chez les fous, mais propre !!!!!!!!!!!!! Quelle folie insupportable.

 

 

Je n'avais pas pu continuer à lire vos lettres il y a plus de 30 ans (décidément) tellement elles faisaient mal. Il était insoutenable de lire la cruauté sans pouvoir, plus jamais, l'empêcher.

Il y a quelques jours, j'ai entendu, magnifiquement interprétées vos lettres récitées. J'ai entendu quelques passages de votre prolifique correspondance (envoyée adroitement, avec des allié(e)s compatissant(e)s ou intéressé(e)s par quelques sous si vous les aviez) dont vous attendiez, toujours, des réponses. Ces lectures, étaient si bien dites que l'on aurait pu croire que l'on prenait votre voix, comme si vous la donniez, empressée à convaincre en vain dans vos temps de douleur, comme si l'actrice récitante avait un pouvoir médiumnique.

Je vais les lire toutes, je sais que je le pourrai, malgré ma peine à ressentir la détresse qui transpire au-delà du temps et de la mort. Il est impossible d'y rester insensible. Ca vous fait une belle jambe, n'est-ce pas ?

 

 

 

Votre mère en jetait-elle au feu ? Qui le saura jamais ? Quoique nulles et non avenues, celles qui restent sont suffisantes pour se faire une idée de sa claire exécration pour votre personne. Le seul cadeau qu'elle vous ait fait est celui-là, que l'on sache. C'est tout.

 

Vous alliez beaucoup mieux. Vous qui nécessitiez des soins (cela, indubitablement) moins violents que d'être cloîtrée dans un asile, alors qu'il était facile d'oublier pour un psychiatre qu'un malade mental n'était pas infailliblement assigné à mourir sur le champ de bataille d'une maison de santé, alors que la Psychiatrie était sans ressource en thérapies chimiques, votre état déclaré de démente en 1913 était revenu au calme,  compatible avec l'autonomie, en contact possible avec les gens sains d'esprit.

 

Dix ans avant sa mort, au lieu d'en être heureuse, Madame Claudel Mère se crispa sur sa décision. Vingt-quatre ans avant la vôtre.

 

 

 

 

 

Rodin, pas plus coupable, je crois, envers vous qu'avec une autre, mais les autres femmes ne l'aimaient pas tant, si complètement, ne s'associant pas corps et âme à lui et à ce que vous 2 seuls pouviez partager. Ces autres, maîtresses de passage, ne pouvaient craindre d'être pillées ; elles n'avaient à regretter que sa virilité et l'honneur qu'il leur faisait de les choisir. Elles ne possédaient sûrement pas ce jusqu'au-boutiste vers l'absolu, sans quoi elles aussi auraient fait parler d'elles.

 

Rodin avait un cœur. Il essaya de vous tirer de là, au moins du besoin. Vous le traitiez de fouine, attachée désormais à le haïr.

Il leur fallait une hystérique, pire, une folle furieuse, il vous fallait un coupable. Ce ne pouvait être Paul qui tirait les ficelles de l'enclos, après la mère. Ca ne devait pas être Paul.

Rodin n'était que lui, même si homme de premier plan, avant vous. Pour vous, il représentait l'alchimiste procédant à la catalyse de votre effacement, il était l'auteur-acteur des incompréhensions, il était le Mal, le malin qui les menait tous. Elle tenait à ça votre folie, ce point d'obsession là où il ne figurait pas en réalité. L'amour absolu est vivace, mais la rage, la haine exclusives quand elles y font suite, y répondent à sa mesure. Ceux qui avaient les yeux ouverts, dont lui, étaient pantelants devant ce que vous possédiez. Rodin dit d'ailleurs « Je lui ai montré où trouver de l’or, mais l’or qu’elle trouve est bien à elle. »

La première obscurité a été de le croire adversaire de votre art, alors que le soutien de Rodin après votre rupture était le seul point du contrat entre vous deux (contrat comprenant la prérogative d'être sa muse exclusive et l'artiste, le mariage), la seule promesse qu'il ait respectée.

Il se peut que l'on oublie que vous aviez peur et que la peur ne fait pas bon ménage avec une forme rectiligne de bon sens. Les coups de poings dans le coeur et le ventre, les idées en désordre, l'horreur d'être enfouie.

 

Paul, faible mais un péril noir, sans la haine de Madame Claudel mère. Il se donna l'absolution, bien que sa main ait continué à signer, après la mort de votre mère, en 1929, chaque mois, votre maintien dans l'isolement, peut-être trop concerné par la folie pour ne pas en avoir peur. Et puis la religion, quand elle est excessive et juge, se place au niveau de l'ennemi. Pourquoi aviez-vous avorté ? Il le savait bien, pourtant.

Il ne brisa ni son silence, ni la lourdeur de sa couardise, menant au fil des ans, une presque oubliée à la damnation.

Les mots ne sont pas des statues, il est aisé de les améliorer, de même qu'il est facile de retourner leur sens pour sauver. Il était intelligent, sensible, mais cruel et stupide de confondre l'exception dont il vous savait dotée et la réussite pécuniaire. Vous n'aviez pas été aidée, les contrats faisant défaut malgré l'admiration de vos pairs. Il ne vous aida pas non plus. Il savait le début et la fin. Votre caractère, il le connaissait aussi.

« Moi j'ai réussi mais elle, elle n'est rien ».  Rien ??? J'espère que ce sont des racontars !

Je n'ai pas entendu sa façon de le dire. Ce pourrait être dû à une prétention inouïe et un méchant défaut de mémoire, ou bien à la peine et se comprendre comme : « elle n'a rien eu de ce qu'elle aurait dû obtenir. Moi si. » Après tout, s'il a tant détesté Rodin, longtemps, c'était bien parce qu'il savait l'or de vos doigts dont ce maître avait parlé à haute voix le premier. Jalousie envers Rodin, qu'il ait la primeur, que vous l'aimiez, que vous vous perdiez en lui. Rien n'est bien joli.

 

 

Les blessures très profondes creusent l'écart au monde. La fureur est mal vue. Le courroux se supporte. Le cinéma de la fin du XIX° et du début du XX° ne donnait à voir que des femmes minaudantes, chagrines, délicatement cernées de khôl et de filtre, en aucun cas hurlantes. Le cinéma est révélateur de la société, ou de son attente.

 

Infâmes, dans cette famille, aucun ne vous avait avertie du décès de votre père/soutien/ami, juste avant votre internement. La bande des Claudel, oui ! Pas la bande à Rodin ! Vous ne l'avez pas suivi derrière les chevaux qui l'emportaient.  Ils ne vous en ont pas donné le choix.

 

''Le petit Paul'', dont vous ne vouliez pas savoir qu'il n'était plus ce qu'il avait été...

Célèbre et vous enfermée, puis morte, il raconta l'immensité de votre génie, l'âme en paix. Il est nécessaire d'aimer pour vivre. Pour vous, il y avait Paul à aimer.

Il s'est réveillé au sujet de l'artiste Camille, 6 ans après votre décès.

Artiste illuminée, artiste de lumière au regard traversé d'ombres.

 

 

L'opprobre mise sur une actrice, sa pugnacité et celle de son ancien compagnon, complice, allié et metteur en scène fonçant dans tous les murs (et ce ne fut pas facile) nous a fait vous aimer tellement. Des livres étaient déjà écrits sur vous, vous savez. Ils ne pouvaient être que poignants.

Votre petite-nièce (après sa mère) non plus n'a jamais pu comprendre votre situation et vous a sauvée aussi d'une quasi indifférence non pas volontaire, mais faute d'un nombre confortable de vivants avertis. ''Dans le temps'' déjà. Les connaisseurs se fatiguaient un peu de votre appétit à vous détruire pour vous calmer, vous qui aviez si peur qu' ''il" (Rodin), le diable en personne le fasse à votre place.

D'aucuns ont dû estimer que vous avez été la seule à causer votre malheur, ignorants de ce que passions et déceptions font de dévastation. Votre esprit brûlait encore, habitant les idées nettes et les autres.

Vous, la sauvage, animale, depuis toujours. Vous, trop remarquable.

Il y eut donc les incorruptibles, vos fidèles subjugués et ceux qui n'entendaient que la réussite reconnue du grand public, à l'époque où vous étiez effervescente, si talentueuse, contre l'inertie. Il y avait le maître, c'est vrai, mais les gens ne se contentaient-ils pas de n'avoir qu'un seul dieu, Camille ?

 

''Dire à tout le monde ce que vous étiez devenue".

Seulement Isabelle Adjani et Bruno Nuytten sont nés beaucoup trop tard pour vous tirer des griffes de ces fauves Claudel. L'asile était le seul garant de votre éternité (terrestre) en enfer.

Les descendantes de Paul rendent une noblesse à ce patronyme. Un cénotaphe porte le nom de Camille Claudel.

 

 

Une plaque commémorative est posée sur le rez-de-chaussée de l'immeuble où vous viviez vos derniers jours d'autonomie, de solitude choisie, mais privée de tout, dans la prison que vous vous étiez construite là où on vous a tirée de force entre des gendarmes « en colère »,  disiez-vous.

Le bien pour vous et les locataires, c'était de vous mettre dans un mouroir après l'autre auprès de plaies humaines vociférant leur dérèglement mental.

- ou cette autre plaque devant cet asile qui a le front de se targuer de vous avoir abritée, l'asile le plus dur dans notre hexagone à l'époque.

''Abritée'' de 1913 à 1943 de votre baroquerie, fatiguée que l'on ne vous regarde pas sans lui, Auguste.

 

 

L'amour, dorénavant, pour, envers vous, sera tenace, même immortel, mais le temps, trop rapide pour ce qui est beau s'était étiré sans en finir dans la désolation.

 

Vous vous faisiez du mal, c'était incurable, mais quel mal faisiez-vous ? Quel danger pour cette toute puissante société, cette ''sainte famille'' ?

 

Vous n'êtes plus de ce monde, mais ça reste impensable, comme l'est de voir cette photo de vous assise, résignée que je connais depuis longtemps, les mains à plat, sur votre robe, se tenant l'une dans l'autre, résolues à ne plus rien créer pour ne plus donner la beauté en pâture au profit des autres. Bien qu'exagéré au vu de vos écrits avisés, clairs, tout n'était pas faux de ces traits paranoïaques, car Rodin qui était mi-soleil mi-ombre, était mort depuis longtemps que vous le craigniez encore. Lui ou ses complices.

 

Il n'est pas besoin de faute pour que l'horreur s'invite.

Comme je l'ai dit plus haut, vous aviez été contrainte d'avorter devant la lâcheté d'Auguste à tenir son serment. Quoiqu'il en soit, comment l'auriez-vous nourri, cet enfant ? 

Rien ne méritait une sacro-sainte mort dans cette vie si longue de résister. La solidité de votre constitution de sculptrice n'a pas dû aider à vous précipiter plus vite vers le voyage de la fin. La fin de votre mort sur terre par cet Abandon.

Il avait fini par vous être autorisées des sorties. Refusées...

 

La guerre n'explique, ou n'excuse pas tout. Les prières ou la littérature, pas plus. Le corps n'a pas été réclamé par le petit Paul non plus, averti depuis des mois que vous étiez bien malade, il n'a pas versé un centime de plus.

Votre corps a été jeté, anonyme. L'histoire est finie, bouclée comme elle, Camille n'a jamais existé. L'inhumanité a refermé ses bras sur vous. Incompréhensible, tout autant. Quels sont les plus sales ? Un corps négligé ou des personnes capables de tels actes, ou de ne pas lever un doigt, acte passif/actif.

Paul a-t-il prié de remords ? J'en doute étant donné sa voix claire, lui si apaisé, en parlant de sa sœur chérie des années plus tard.

 

Née trop tôt pour avoir le droit d'être géniale - dans un art si dur - et celui de se défendre.

 

Les gorgones ont jeté leur reflet, elles ont des frères qui n'ont pas regardé leur miroir, Persée ne peut être partout.

Pauvre Camille qui éclata en un océan de lumière adjanien enfin, en 1988.

 

 

   

 

PS  (ce n'est pas encore assez long !!! :-) : ironie du sort, encore une, vous pouvez être utile au présent et au futur non pas seulement en tant que sculptrice, mais en tant que cas d'école de ce qui est devenu un mot qui porte le nom de résilience.
Être au service des annales de la psychiatrie, je ne sais pas si vous en auriez été enchantée.

Tenir jour après jour, cela se fait, année après année, admettons, mais comment se trouver des raisons de résister durant 30 ans, sans permission accordée de sortie ? TRENTE ANS, sans tentative de suicide, captive consciente ! Quelle i-gno-mi-nie !

 

Une directrice, les infirmiers vous déclaraient lucide. Vous avez eu le temps d'en connaître, des membres du médical et du paramédical en 3 décennies. Quelle aubaine !  Déçu

 

Durant votre captivité, étonnant est le fait que Paul et sa sœur Louise n'aient pas évolué. Le temps et les épreuves nous en apprennent plus sur la souffrance et les seuils que nous pouvons supporter. Il n'ont pas reporté ça sur vous, n'ont rien comparé.

Paul avait fait le tour du monde, quand vous n'en demandiez pas tant.

 

 

Croire que vous protégiez votre secret, votre trésor et gagniez en cela est peut-être ce qui vous a laissée en vie. Peut-être que, quand l'espoir de sortir a trop attendu, la petite victoire qu' ''ils'' ne prendraient rien vous a tenu dans ce malheureux état de vivre. 

Mais c'est aussi cette couleur sombre dans votre âme de vous condamner vous, en décidant de vous priver vous-même du plaisir de faire rugir la vie de la terre et de la poussière. Pour vivre dans ce non-être contre vous, n'est-il pas nécessaire d'être en guerre avec des ennemis qui se déplacent ? Je ne m'explique pas cette faculté ultime, surtout dans les cris. Je me serais bouché les oreilles avec du papier journal (s'il était possible d'en avoir) pour ne pas les entendre, mais ça n'aurait pas suffit. Et les livres ?

Passer ses journées sans rien faire... Au moins écrire vous occupait-il d'un espoir, bien qu'irrégulier et de remplir le temps dans cette voie fantôme sur l'absence. Encore quelques mois et vous recommenciez, intelligente, désespérée.

L'expression usitée est ''se réfugier en soi-même''. Se garder soi comme miroir interne, comme seul refuge, comme meilleur ami. Vous êtes un mystère parce que cela m'aurait été impossible.

 

 

 

Camille Claudel, statuaire, précisait l'académicien. Marbrière, disait Auguste, « la meilleure ».

 

Vous savez, Camille en 2022, si l'on recherche qui est Paul Claudel, on lit sur le Net : « il est le frère de Camille Claudel » ! Vous qui aimiez l'ironie ! 

 

Je croyais avoir lu ''Une femme'' de Anne Delbée, mais ma tête en 1988 était pleine des images et des dialogues de ce superbe film de Bruno Nuytten et de la somptueuse adaptation d'Isabelle Adjani. ''Camille Claudel" tout simplement.

J'achetai ce livre que l'on pouvait alors trouver un peu partout avec votre si jeune et joli visage volontaire.

Je me rappelle avoir été figée en allant directement à la fin où je lus quelques-unes de ces lettres (dont je parle au tout début de ces pages), car enfin j'avais votre version et c'est ce que je voulais, vous en direct sans les rapports, ou les dires parasites. Elles contenaient ce que j'appelle le raisonnement utile. Vos phrases montraient ou dissimulaient votre désespoir, toujours bien tournées, maîtrisées, mais également ferventes, rythmées, parfois comme si vous accouriez. Combien de fatigue, encore plus que celle que sculpter n'inflige, pour essayer de leur faire entendre raison à leur tour ?

Rodin y rodait souvent, c'est vrai,  votre obsession mutuellement maléfique.

 

 

 

De votre vie, de vos personnalités, je parle sans tout savoir, ce que je déteste que l'on me fasse, mais je sais que dans ce que j'ai écrit, il y a de multiples vérités. Quand on se fie à Paul Claudel avant de faire votre rencontre, on ne dispose pas de moyens de douter que vous soyez folle, ou pas loin. Quant on vous lit, le cœur bascule. Mais ce n'est pas possible que l'on vous ait fait des choses pareilles, c'était là le complot au nombril caressé.

Le film montrait cela de façon déchirante jusqu'au bout, la main d'Isabelle Adjani tapant sur les vitres du camion de police. Et les précisions après, la longueur des années plus longues que le travail de Pénélope.

 

Votre "folie", vous la plus vivante, transfigure la littérature de Paul, comme si vous étiez offerte en sacrifice.

La flamme de la bougie de votre frère, de son très grand don également (moins facile à suivre que vous, plus ... fatigant !)  était protégée du vent. Son feu matant le délire, ne s'essoufflerait que sous la main de Dieu, par la mort.

Votre regard s'est éteint bien avant votre heure.

 

 

Les mots que l'on dit sur vous et lui se ressemblent. Vous étiez tout deux investis de ce que la majorité n'ont pas, bizarrement, génétiquement doués, à ce point.

 

De toute mon impuissance désolée, je vous salue, Camille. Si nous vous suivons, si nous lâchons nos résistances pour entrer dans votre histoire, nous entrons dans le sévère royaume de l'empathie, l'authentique. Nous sommes dans des prisons gâtées, impuissants de ne pouvoir vous aider, la glace du temps est là.

Votre passé est au présent à la lecture de vos stations de vie, vous, martyre.

On lit platement ces pages qui se creusent sous des larmes qui vous sont inutiles.

 

Plus de Rodin et plus de fous. Rideau.

Depuis 1943, il n'y a plus aucun barreau. La gloire devait attendre, mais rien ne vaut ce qu'on vous devait, l'écoute, l'expression, la reconnaissance, la justice, la liberté, une tombe.

 

 

J'aurais aimé entendre votre voix.

 

 

Je vais le lire en entier, ce livre, j'ai bien commencé.

 

 

Pourriez-vous pu le faire au travers de ces murs qui n'existent que pour les vivants, je vous dirais : ne lisez pas cette lettre, Chère Camille. Le paradis enfin gagné doit en rester un.

Après avoir ouvertement dit à Paul votre doute quant à la justice de Dieu, vous avez, paraît-il, prié dans vos dernières années. Etait-ce pour qu'Il pardonne aux coupables ?

 

 

Des rues, des centres hospitaliers, des instituts, des collèges, un foyer portent votre nom.

 

 

Camille lettre au Dr Michaux en français.jpg

 

 

 

 

17... Je ne vois qu'un mot pour les dépeindre tous, ceux-là, qui commence par ''s'' et se termine par ''d'', oh non, qui se termine par ''s'' au pluriel, voyons.Déçu Et que de pluriels.

 

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Derrière un tel personnage, je me sens infiniment petite, mais moi aussi, j'ai mes idées fixes et je m'efforce de les mettre à plus de distance quand elles font mal et que je ne peux rien y changer, dans l'incapacité à refaire l'histoire pour y amener un peu de soleil.

Comme je m'en faisais la réflexion, c'est si bon de faire apparaître un sourire. SI la vie était si magique.

 

Mais c'est à moi que je fais plaisir, pas à celle qui dort depuis si longtemps.

 

Ainsi, partant de ce très célèbre cliché, je me bats avec ce qu'il y a de minable dans la distance entre fiction et réalité :

 

Camille C. extrait de mon film-1.jpg

 

 

 

 Bien qu'il aurait été trop tôt pour connaître la grimace du futur, Dieu merci,

 elle connut la ferveur et la joie (trop peu de temps)

Camille C. extrait de mon film-2.jpg

 

 

 

 

 

 Souillures

Camille C. extrait de mon film-3.jpg

 

 

 

 

 La rebelle volontaire.

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              Camille C. extrait de mon film-5.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Camille C. extrait de mon film-6.jpg

 

 

 

 

Progressivement, comme un animal qu'on (ré)apprivoise

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Camille C. extrait de mon film-7-bis couleur.jpg

 

 

 

 

 

 

 

J'ai pris quelques libertés avec leur couleur que l'on ne connaît pas, ces yeux ''d'un bleu à nul autre pareil'' disait son frère, que j'ai changés d'un montage à l'autre et me suis servi du haut de cette robe en dentelle pour en faire une sorte de patron pour amener les couleurs

Camille C. extrait de mon film-8.jpg











 

 

Camille C. extrait de mon film9.jpg

 

 

 

 

 

                               Comme beaucoup d'artistes de cette fin de siècle,

                               Camille Claudel aimait fort l'art japonais.

                      Camille C. extrait de mon film-10.jpg

*

 

 

 

 

 

Camille C. extrait de mon film-11.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

Camille très souriante montage 25.12.22.jpg

 

 Je n'ai pas d'image des dents de Camille Claudel à ma disposition (celles de l'effroi - 2ème montage - ne sont pas les vraies non plus, le maniement des PAO ne permettant, ouvrant artificiellement sa bouche, que de ne me montrer une cavité avec des dents peu distinctes. Or, si sa santé l'ayant peu à peu privée d'une belle dentition, à l'âge de cette première image, elle était entière). J'avais envie de la voir sourire plus ouvertement.

 

 

        

            

PS 2 : je ne rechangerais absolument pas tout, mais je viens juste (c'est ballot comme on dit aujourd'hui) de découvrir un autre moyen tellement plus simple pour certaines modifications (ci-dessous). 

 

 

Dirait-elle : que vont-ils penser ?! Faire de l'art avec de la technique et ce qu'ils appellent une souris ?

:-) Je le suppose. 

 

 

          Camille avec neural filters découvert le 04.01.23..... 14.jpg

 

 

 

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Camille C. extrait de mon film-12.jpg

 

 

 

 Camille C. extrait d mon film-13conclusion.jpg

 

 

                                                                                                                                                                                                                        Corine

 

 

 

 

 

 

 

 


02/01/2023
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Je lis ces mots et nos ombres liquides

 

 

 

 

 

 

 

 

 

fille livre eau.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

Je t'ai vu ce soir de champagne.

Il ne me reste que les bulles.

Ca pourrait être drôle, je rirais presque.

Moi, la déesse au cœur anémié,

tu as vu ce qu'il fallait y chercher.

 

 

Mes chairs intactes, mon âme séculaire.

Ne me laisse pas couler avant de m'écrire

Ne me laisse pas relire le grimoire des perditions

Ne me donne pas le temps de lécher cette écume

qui meurt des coups qu'elle se donne.

Ne me laisse pas mourir dans le vent des âges

Sous ce flou liquide et la lenteur de nos ombres

Après notre enchantement, gardons la noblesse des mots.

Arrête-moi.

 

                                                     Corine 

 

 

 

 


24/12/2022
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Un sourire

 

 

 

Sylvain Tesson pour moi, pourtant à l'opposé de cet homme, c'est pas un mec, c'est un manuel (de vie, même sans aller si loin).

 

Sylvain Tesson, donc, que j'admire beaucoup, dont j'aime la philosophie et l'esprit, que j'écoute avec sérieux, me fait souvent sourire de ses bons mots, mais il m'a fait éclater de rire en citant Alexandre Vialatte de son air tranquille : 

 

 

            « L'homme n'est que poussière

           C'est dire l'importance du plumeau »

 

                       RigolantRigolantRigolantRigolantRigolantRigolantRigolantRigolantRigolant

 

Sylvain Tesson donc.

Bx, jeudi entre min 1° (le matin) max : 11°, pluie fine. Au moins 3 ans que j'attends de l'écouter dans une salle. Espérons que le temps me permettra d'éviter l'archi-foule. J'ai annulé un RV exprès, c'est dire si j'y tiens.

Je garde un très mauvais souvenir d'une conférence dans ce même lieu, transformée en séance de dédicaces par l'auteur sous son chapeau.

J'avais attendu plus de 2 heures. Or, je n'aime pas les dédicaces pour les dédicaces !

 

 

Mais ce sont deux genres différents : il ne cherche pas à plaire, ni peut-être, à remercier à tout prix.


14/12/2022
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+ 1 jour

 

 

 

 

 

 

 

 

+ 1 jour.

 

 

Si seulement on pouvait remonter le temps en basculant sur un jour, roulant sur nous et sur lui comme sur des boules de cristal, sans avenir d'orage, faisant éclater les heures comme les bulles d'un bain. La neige qui m'accueillait, ce jour où j'ai crié ma première seconde. La neige de cristal.

Il ne faut pas souffler trop fort sur verre. Le cristal limpide qui tintinabule par un léger toucher, quand son chant se brise, peut être cassant, joncher le sol, puis vous couper les pieds alors qu'il n'est plus que poussière et larmes d'eau.

 

                                       Corine

 

 

 

 

 

 

 


 


30/11/2022
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Faut-il donner un titre aux punaises ?

 

 

Ca y est, je l'ai retrouvé !! IL était parti se cacher au début de blog, le coquin !

 

 

 

 

 

Le temps passe et le nôtre aura un terme, ce n'est pas le plus important. Se reconnaître l'est. Intérieurement, extérieurement serait l'idéal.

 

Je ne sais pas ce qu'il y a, avec ce soi-disant monde d'après, où des clics anonymes sont les premiers à se respecter de leur bêtise, punaises de lits mineurs ou coulent avec pour seule vigueur leurs mots empoisonnés.

Ce peut être au sujet d'un anonyme comme eux, ou d'artistes qu'ils ne connaissent pas. On aime, ou on n'aime pas un livre, un disque, ou un film, une œuvre, la question n'est pas là.

 

Il y a quelques jours, je revoyais un extrait du premier épisode de Diane de POITIERS pour le plaisir, téléfilm que l'on avait regardé quelques heures, ou quelques jours plus tôt (je n'ai pas compté). J'ai lu quelques commentaires en regrettant que l'affliction et le mépris derrière un écran ne fassent pas plus de bruit.

 

Comme je suis dans ma maison virtuelle de mon chez moi ici,  je reporte ma réponse à un commentaire bienveillant sur Youtube (auquel j'ajoute quelques phrases plus précises; sans quoi au lieu d'un pouce, l'auteur de la réflexion positive lirait encore !!!):

« C'est pour beaucoup ce que j'ai pensé. Premièrement y a-t-il tant d'historiens en France qui se lâcheraient sur Youtube ? C'est un peu comme les professeurs d'école lors de l'entrée dans ce foutu covid. Beaucoup de gens pensaient que c'était si simple, ce qui m'étonnait, d'ailleurs. Secundo, je ne pensais pas que l'on pouvait à ce point critiquer le travail de Josée Dayan, pointilleuse du détail. Quant à Adjani, c'est devenu une habitude. Son immense talent, son courage et sa passion pour tout ce qu'elle entreprend, personne ne les lui extorquera. Je n'ai rien à voir avec ce milieu, mais je pensais... Quel cran, quand même, de refuser ou de jalouser (?!) la fontaine de jouvence (car c'est toujours maintenant le sujet) dont nos arrière, arrière, arrière ...(and so on) grand-mères rêvaient déjà depuis bien plus de 1000 ans ! Si j'étais de la même génération, si j'avais la recette, je ne me gênerais pas. (et je rajoute ici : : la peur de la mort n'a rien à voir avec ça. Qu'elle vienne ! Elle ne me surprendra pas !)

Si Isabelle Adjani n'entretenait pas son physique, elle enfilerait moins un peu moins bien des rôles qui lui correspondent, jeune, passionnée, amoureuse, armée en ce sens que le regard serait autre ; cependant ; elle serait tout aussi excellente. Nous vivons une époque ridiculement paraoxale où l'on exige et où l'on reproche ensuite le remède.



On pourait dire d'Isabelle Adjani qu'elle sera toujours de taille à façonner un rôle, quel que soit le temps qui de toute façon a le dernier mot. De taille, scultpter, ça me rappele quelle chose (même si c'est un peu trop facile ! Je lui suis également extrêmement reconnaissante de nous avoir fait connaître de cette manière, pour la plupart d'entre nous, Camille Claudel à partir du livre "Une femme" de Anne Delbée).

 

 

 

Facile de critiquer. Comme si c'était la seule, elle ou Arielle Dombasle(*). Comme s'il n'y avait que cela à dire, avec cette envie cachée chez ces commentateurs qu'elle ait le masochisme et le temps de lire les coms. J'ai aimé le vôtre »

(ouais, j'ai eu un pouce ! Lol !)

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 Il y a aussi ce que beaucoup refusent d'admettre et pourtant universel : la peur de se voir désajusté de ce que l'on est resté, de cette douleur empirée par le regard de l'autre. Nous n'avons pas tout le même âge sur une même durée d'années. Que ceux qui vivent bien avec continuent.

Personne n'aurait idée de le leur reprocher.

Dans  ces deux façons de laisser aller le temps, ou de lutter, il y a du courage.

Mais il y en an ras-le-bol de n'entendre parler d'Isabelle Adjani comme si scruter ses rides rendait sourd au talent.



Si ce commentaire est ici, c'est aussi parce qu'il m'a donné l'envie de faire ces montages.

Isabelle ADJANI, trop douée, trop belle, trop hardie.

Et la honte, même si nous n'en sommes pas coupables, de ne pas faire profil bas après ''la rumeur'', d'oublier par plaisir de haïr ?



Je n'aime pas tous les films dans lesquelles elle a joué, mais quand je les aime, je les adore et j'apprécie la plupart de ses choix, de ses positions. Quand je vois un journal avec Adjani, je le prends, je sais que je ne m'ennuierai pas, loin de là

 

Je déteste qu'on ait la mémoire et les idées courtes.

Je pense qu'elle sera toujours en tête de file.

Mon avis est qu'elle traverse le temps (comme traverser lui va bien !) avec intelligence.

5 césars, de superbes facultés, un caractère, un langage qui a largement rattrapé les études, alors qu'elle a été happée si jeune par l'art, ça peut fâcher également les aigri/es !

Mieux vaut se réfugier derrière de petits pseudos.

Mon nom se compose de 2 patronymes familiaux coupés et accolés, mais je n'insulte personne sur les réseaux, sans regarder en face.

 

 

 

 

 Pour mon anniversaire, je préfère faire ces montages et parler un peu de cette Dame qui aurait pu se contenter, en 1989, de remporter son 3ème César (sur 5 à ce jour) et qui ne l'a pas fait.

 

Qui d'autre, à sa place ? Trop tard, nul ne pourra l'effacer.

 

 

C'est un piètre défaut que de mettre la loupe là où elle ne devrait pas être et, je le répète, d'avoir une mémoire dont un poisson rouge aurait honte.

 Adjani 30.11.22-22-2.jpg

 

 

 

 

 

 

 

               Adjani 30.11.22-22-1.jpg

 

               On a beau changer la couleur :-)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(*) Arielle Dombasle dont beaucoup se plaisent à oublier la fantaisie, l'éclectisme et sa sagesse (une des plus belles émission à son sujet - quoique je ne suive pas toute sa carrière - est '"Parenthèse inattendue" qu'elle partage avec Serge Moati et le comte de Bouderbala. A voir !)

 

 

        

                                                                                                             Corine 

 

 

 

 


30/11/2022
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Bonnes affaires bilan au plus court

 

 

 

En cette période de Black Friday qui surexcite nos gourmandises, mon point de vue est celui-ci :

au vu du prix des chaussures, dans la mesure où nous souhaitons respecter l'industrie française, l'écologie et nos goûts,

pour rester économe et écolo,

le plus sage est de maximiser quelques marches pieds nus.

C'est tout ce que j'avais à dire. Voyez, vous avez bien fait de passer :-)

 

                         Corine

 

 

 

 

 

PS : ma recherche endiablée sur les affaires de PC portables serait trop longue et, pour l'instant, peu concluante pour moi et pour le bien d'autrui ! Tout dépend de la précision des critères, des atouts et ce dont on se fiche.


23/11/2022
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Douceur Charlotte Valandrey et Arno

Ce texte en V m'a tellement fait froid dans le dos que je m'empresse de mettre des images de ce que j'ai fait récemment plus douces, (montages comme d'habitude faits de toutes pièces) :

 

 

Charlotte Valandrey revue le 18.10.22 OK (hors Insta).jpg

 

Stupéfiance Charlotte VALANDREY.

C'est tellement rien de rien de lui rendre un petit hommage, car je n'ai pas les mots. Elle a pris la chance qu'on ne lui donnait pas de prendre la parole par des livres.

 

Un joli bébé naissait un 29/11. Une magnifique adolescente promettait au cinéma. Qui pouvait prévoir une vie si difficile, imprévisible ? Et des dos tournés. Elle ne nous montrait que son soleil, ces combats et de son sourire optimiste et frondeur. Estampillée Miss Courage. C'était écrit, mais je ne sais pas pourquoi.

 

 

 

 

 

Arno et accordéoniste mesures originales.jpg

 

 

J'ai légèrement changé le visage d'Arno qui n'a pas ce demi-sourire, j'ai atténué ses cernes, j'ai accentué ses yeux aux couleurs variables (gris, bleus) et en repensant aux premiers mots de sa chanson ''Je veux nager'' : 

''Tu penses que les femmes m'adorent, 

Tu penses que mon nez est pas trop grand",

 

j'ai affiné son nez, par jeu surtout, car, sérieux ou armé de son si polisson sourire, avec ses cernes, avec son nez authentique (pas trop grand !), Arno était beau.  Très, même.

Il y a toutes sortes de beautés. J'aime beaucoup l'insolence négligente de la sienne et celle de sa voix, bien sûr.

 

 

 

Incertain Je ne me souviens pas de la dernière fois où j'ai écrit ''polisson" que je n'ai jamais prononcé, je pense, de ma vie ! Brel doit hanter un coin de la pièce :-)

 

 

 


05/11/2022
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